Le président Bouteflika de retour en Algérie
Àl’issue de deux semaines d’hospitalisation en Suisse, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a regagné hier son pays, ont confirmé officiellement les autorités algériennes. Dans le même temps, des milliers de lycéens ont défilé dans divers quartiers de la capitale et plusieurs autres villes. Étudiants et enseignants occupaient par ailleurs plusieurs universités du pays, refusant de se plier à la décision des autorités, la veille, d’avancer d’une dizaine de jours à dimanche les vacances universitaires et de les allonger d’autant.
La grève générale plus ou moins suivie
Un appel à la grève générale, lancé sur les réseaux sociaux, a été diversement suivi. À Alger, les transports – trains comme métro, tramway et bus – étaient à l’arrêt, et une majorité de magasins du centre n’ont pas ouvert, mais ce n’était pas le cas dans tous les quartiers, notamment en banlieue. Et la plupart des administrations ont semblé fonctionner, de même que les entreprises privées. Hors de la capitale, la situation a été également contrastée, selon les indications de journalistes locaux. À Oran, « on n’a pas l’impression qu’il y a une grève générale », soulignait l’un d’eux, tandis qu’à Constantine, commerces ouverts et fermés étaient à parité. Mais à Annaba, tous les marchés, commerces et administrations étaient fermés, et à Béjaia, en Kabylie, « tout [était] fermé » : lycées, collèges, administrations et entreprises, d’après un syndicaliste du secteur de l’éducation, qui décrivait une « paralysie totale de la ville ». Dans un tweet, le conglomérat Cevital (agroalimentaire, grande distribution, industrie et services), plus important groupe privé algérien, s’est déclaré « solidaire avec le mouvement de grève générale [...] pour réclamer un changement de système ». Le site d’information « Tout sur l’Algérie » (TSA) signalait aussi des grèves dans « plusieurs structures » de Sonatrach, l’entreprise nationale des hydrocarbures, sans préciser s’il s’agissait de sites administratifs ou de production. En France, des milliers de personnes ont une nouvelle fois manifesté hier dans plusieurs villes, dont 10 000 à Paris et 6 000 à Marseille.