Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Grand débat : l’heure du premier bilan

- L’ÉDITO de MICHÈLE COTTA Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

Dans le cadre du Grand débat, le compte est bon :   réunions tenues dans toute la France, le plus grand nombre d’entre elles organisées par les élus locaux, qui ont joué à fond le jeu de la concertati­on proposée par le Président ; près d’un million et demi de contributi­ons sur la plateforme en ligne ;   cahiers de doléances dans les mairies. Réunis hier à Chartres autour de leur nouveau patron Stanislas Guérini, militants et cadres de La République en marche ont eux aussi avancé leurs propositio­ns, tandis que les ministres planchaien­t autour d’Édouard Philippe ; demain, ce sera le tour des députés, autour de leur président de groupe Gilles Le Gendre. Encore est-on loin du terme de la réflexion : avant que le Président, qui continue ses déplacemen­ts à travers la France, annonce ses décisions, on verra se succéder conférence­s thématique­s nationales, conférence­s citoyennes qui réuniront, nouveauté, une centaine de citoyens tirés au sort. Sans oublier, début avril, les débats prévus à l’Assemblée nationale et au Sénat. Bref, le happening n’est pas terminé, même si l’on peut déjà tirer un bilan des premières contributi­ons. Arrive en tête des préoccupat­ions des Français la fiscalité, jugée presque unanimemen­t injuste, opaque en tout cas. Puis les enjeux écologique­s, avec, il faut bien le dire, un rien de schizophré­nie dans la tête des citoyens, qui voudraient bien voir s’éloigner les menaces du changement climatique sans consentir à des sacrifices. Enfin, tout ce qui a trait à l’organisati­on de l’État et des services publics. Difficile sera, à coup sûr, ce qu’on baptise déjà l’atterrissa­ge. La piste qui s’offre à Emmanuel Macron présente au moins deux obstacles. Le premier est le temps : tout ne peut pas être fait en un jour. Au Président de proposer ce qui doit être mis en oeuvre à l’instant – qu’il s’agisse du vote blanc ou de l’indexation des retraites sur l’inflation –, et ce qui nécessite une réforme fiscale en profondeur par exemple, des mois et des mois d’ajustement. Le second est plus périlleux encore : les solutions retenues ne peuvent pas être radicaleme­nt différente­s des propositio­ns sur lesquelles Emmanuel Macron a été élu il y a moins d’un an. Il ne peut se déjuger lui-même. Le remède serait pire que le mal.

« La fiscalité, les enjeux écologique­s et les services publics arrivent en tête des préoccupat­ions des Français. »

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