Les Paniers Davoine : dix ans qu’ils cartonnent Saga
Fondée en 2009 pour proposer des fruits et légumes bio 2.0, la société de Cédric et AnneSophie Davoine est en plein essor. Un concept qui connaît du succès du 83 au 06 et se diversifie
Ils sont jeunes, enthousiastes, Toulonnais de coeur et plein de projets. Alors qu'ils se préparent à franchir encore une nouvelle étape, Cédric Davoine et sa femme Anne-Sophie fêtent cette année les dix ans de leur société. Pour marquer le coup, Anne-Sophie a d'ailleurs imaginé et conçu sur la page Facebook des Paniers Davoine toute une série de portraits. Des fondateurs (eux en l'occurrence originaires pour lui de Dijon et elle de Martigues) en passant par les salariés, les bénévoles, les fournisseurs et les petites mains de l'Esat CatVert à La Farlède, un centre d'aide par le travail pour personnes handicapées avec lequel ils travaillent depuis sept ans.
« De belles rencontres et une belle aventure »
L'entreprise compte ainsi trois personnes avec Mélanie, leur responsable clients, deux livreurs et quinze équivalents temps plein de l'Esat. « Pour chacune de ces personnes, il y a une histoire. Ce sont de belles rencontres, des gens avec lesquels nous avons tissé de la confiance en dix ans. Comme nos fournisseurs qui, malgré le mouvement des Gilets jaunes, nous ont heureusement livrés et approvisionnés dans les délais », indique Anne-Sophie. Les Paniers Davoine, c'est donc ça. « Une belle aventure » autour d'une idée lancée en 2009 : « Proposer du bio 2.0 du XXIe siècle et du local, confie Cédric. Nous sommes venus à Toulon avec ce projet. » Une idée déjà déclinée dans d'autres grandes villes mais pas dans le Var. Hébergé à Toulon Var Technology, le couple décroche cette année-là le premier prix du Concours Var Terre d'Innovation, soit 10 000 €. La mayonnaise prend alors très vite. Les clients de l'aire toulonnaise Avec trois mille clients fidèles, Les Paniers Davoine de Cédric et Anne-Sophie se vendent comme des petits pains sur Internet pour fournir le Var et les Alpes-Maritimes.
commandent leurs paniers de fruits et légumes bio sur Internet et se font livrer en points relais ou sur leurs lieux de travail. Très vite, les commandes affluent : jusqu'à cinq cents paniers par semaine. « Chaque semaine, tout était trop petit, il fallait déménager, chercher un camion, trouver de la main-d’oeuvre. Nous avions des gros pics d'activité les mardis et mercredis », se souvient Cédric.
Huit cents paniers chaque semaine
La solution est trouvée en 2012 lorsque l’Esat propose de partager son entrepôt pour y faire travailler ses ouvriers. « Nous avons gagné en flexibilité et en fraîcheur, reconnaît Anne-Sophie. Nous ne serions rien sans eux. » Résultat : Cédric n'a plus à courir récupérer les marchandises chez les petits producteurs. Ces derniers les livrent directement à leur nouvelle adresse. « Une fourmilière humaine» puisqu'aujourd'hui, une trentaine de producteurs de Provence, PACA et
Corse y livrent leurs fruits et légumes. Quelque 800 paniers y sont ainsi confectionnés chaque semaine dans des cartons recyclables. Des paniers conditionnés à partir du mardi, puis acheminés selon un ordre de livraison préétabli (de 2 à 10 tournées par semaine) auprès de 90 points relais du Var et des Alpes-Maritimes (de Bandol à Sophia Antipolis, Valbonne et Mougins). Sans compter la tournée dite « solidaire » (lancée en 2015 grâce au partenariat d'AG2R La Mondiale) pour approvisionner, une fois tous les quinze jours, une quarantaine de bénéficiaires des Petits Frères des Pauvres de Toulon.
Pour professionnels et offre traiteur
En 2013, les professionnels (hôtels, restaurants, cantines, crèches et établissements scolaires : une quinzaine aujourd'hui) se font livrer, eux aussi, leurs paniers bio et, à partir de 2014, une offre traiteur est développée auprès des
collectivités (département, métropole Toulon Provence Méditerranée, Théâtre Liberté, TVT). C'est ainsi que naissent Les Plateaux Davoine. L'objectif étant, là encore, de faire travailler des artisans locaux du centre-ville : fromager, boulanger… tout en restant fidèle à l'ADN de l'entreprise, c'est-à-dire en produisant moins de déchets, « en privilégiant le finger food », sans vaisselle plastique, sinon en dur, et les bouteilles en verre, si possible consignées.
Trois mille clients fidèles
Partis avec un capital de départ de 7 500 € en fonds propres, les entrepreneurs réalisent aujourd'hui un chiffre d'affaires de 850 000 € et la société compte environ trois mille clients fidèles. Enfin, en 2018, le couple a lancé le Collectif des producteurs équitables du Var (ils sont une quinzaine aujourd'hui) pour proposer des solutions de commerce équitable aux institutionnels. Toujours dans la même optique, Cédric et Anne-Sophie ont créé, en août dernier, Les Alchimistes, une association qui vise à récupérer les déchets organiques auprès des producteurs, maraîchers et restaurateurs jusqu'à les transformer, avant de les réutiliser en compost pour les épandre sur les champs agricoles de l'aire toulonnaise. « Nous essayons d'inventer l'alimentation circulaire, explique Cédric Davoine. L'objectif est de sensibiliser les Toulonnais au tri des déchets organiques et à leur valorisation. » L'association compte déjà une cinquantaine d'adhérents (entrepreneurs, maraîchers, professeurs, étudiants, restaurateurs, pêcheurs et plaisanciers). « Le but est d'entraîner avec nous les collectivités pour accompagner le territoire vers les changements que nous allons devoir adopter dans la collecte et la réduction des déchets. » Grâce à l'aide de la chambre de commerce et d'industrie du Var et la prud’homie des pêcheurs de Toulon, un local a été trouvé sur le port. Et la campagne de crowdfunding a déjà permis de récolter plus de € sur les espérés pour amorcer le projet et acheter du matériel. Objectif : traiter au départ tonnes de ces déchets par an pour produire à tonnes de compost dans l’espoir d’atteindre, à terme, tonnes par an et de les commercialiser. Un projet qui répond au Grenelle II
de l'environnement et à la loi sur la transition énergétique applicable d'ici à .