La villa Simone se découvre
Voulant préserver son patrimoine remarquable et ses espaces naturels, la ville de Six-Fours a acquis une superbe propriété provençale et son terrain arboré, pour en faire un lieu culturel et familial
C’est un véritable havre de paix, un beau coin de nature à deux pas du centre-ville et du bruit des voitures, qui va bientôt s’offrir aux Six-Fournais. La municipalité a acquis, en début d’année, la villa Simone et son terrain arboré de près d’1 hectare. On y accède par l’avenue Audibert, en empruntant un petit chemin (le chemin Simon), coincé entre deux résidences, le « Plein soleil » et le « Clos Simon ». Des platanes centenaires, des palmiers, des « murs » de bambou, entre autres, composent cet écrin insoupçonné et luxuriant. Voilà donc le jardin de l’immense bâtisse principale de cette propriété typiquement provençale du XIXe siècle, dont la surface est estimée, à la louche, entre 600 et 700 m2. Tout, à l’intérieur, est resté en l’état. Les tomettes au sol, de différentes couleurs et motifs selon les pièces nombreuses et biscornues ; dans les cuisines, les fourneaux, les piles provençales (éviers en pierres) sont intacts... et, sur certains plafonds, des peintures sont remarquables. « Un témoignage de l’architecture et des modes de vie provençaux de cette époque », soulignait le maire, jeudi, à l’occasion d’une visite en avant-première.
Une collection des célèbres santonniers locaux
La villa ne sera pas ouverte au public tout de suite, le temps d’une nécessaire mise aux normes et d’une restauration qui s’annonce longue et méticuleuse, pour en préserver toute l’atmosphère. Car l’idée, à court terme, est d’accueillir dans une partie de ces nobles murs «un musée d’esprit provençal » ,a poursuivi Jean-Sébastien Vialatte. « Il s’agira d’une exposition permanente de santons et de costumes provençaux, issus de la collection du célèbre couple de santonniers locaux, M. et Mme Dalmas, a-t-il précisé. D’ailleurs, nous prévoyons d’aller visiter prochainement le musée Fragonard, à Grasse, pour nous inspirer de leur superbe mise en scène. » Côté délai, le maire pense pouvoir « lancer l’assistance à maître d’ouvrage pour recruter un spécialiste de la restauration – sinon des bâtiments historiques, au moins des bâtiments anciens – d’ici la fin de l’année. 2020 pourrait être consacrée à la mise au point du dossier et, d’ici fin 2021 ou début 2022, on pourrait voir l’ouverture de la maison au public. » Le maire a également émis l’idée que d’autres parties de la villa Simone pourraient « accueillir des associations et des expositions temporaires comme à la Maison du cygne...»
Une journée... en attendant l’automne
En attendant, le public pourra s’imprégner des lieux en venant découvrir ces charmants extérieurs, dimanche 31 mars, à l’occasion d’une journée portes ouvertes (voir programme ci-contre). D’autres vestiges y sont à observer, comme un lavoir, une maison de gardien, des tonnelles, un mur dans le jardin qui devait servir aux habitants à se protéger du mistral quand ils mangeaient dehors, ou encore ce bâtiment à l’architecture audacieuse abritant un pigeonnier, des clapiers et un poulailler (que le maire n’exclut pas de remettre « en service »). Une journée unique, donc, pour découvrir ce véritable poumon vert (qui lui aussi devra être parfaitement sécurisé) avant que, plus tard, les familles puissent venir s’y promener librement, tout le temps. « Après cette journée du 31, l’accès sera de nouveau interdit. On verra à quel moment on pourra rouvrir, peut-être au moins tous les week-ends à partir de cet automne...» En conclusion de cette présentation, il a taquiné son adjointe aux affaires culturelles, présente ses côtés : « Mme Ducasse rêve d’organiser des grandes fêtes ici tous les week-ends, telle Marie-Antoinette dans son Petit Trianon!» Et... pourquoi pas ?