Don du sang : « Si on ne fait rien, des gens vont mourir ! »
Le professeur Jacques Chiaroni, directeur de l’Etablissement français du sang de Paca et Corse, a tiré la sonnette d’alarme hier à Toulon à l’adresse des gens issus de l’immigration
Directeur de l’Établissement français du sang, Provence - Alpes - Côte d’Azur et Corse, le professeur Jacques Chiaroni était hier à l’Espace Beaucaire, menant une double mission. D’information sur le don de sang, de sensibilisation sur la nécessité impérieuse de donner son sang pour sauver des vies, et de recrutement de bonnes volontés.
Un problème de santé publique
Avec des termes simples, compris par l’ensemble des participants qui l’ont remercié pour cela, le professeur Chiaroni n’a pas tourné autour de l’information : « Dans certaines situations nous n’avons pas de sang compatible. Des gens vont mourir. C’est un problème de santé publique. Le sang humain ne se fabrique pas, il n’y a pas de substitut. » Ayant levé les doutes sur les sécurités micro-biologiques, qui préviennent la transmission des pathologies, et immunologiques, qui assurent la compatibilité entre donneurs et receveurs, il a décortiqué les notions de groupes sanguins, de rhésus et de Duffy (système de groupe sanguin) et posé ce constat : « Un même groupe sanguin peut être présent dans une population donnée et totalement absent dans une autre. La sélection naturelle a modifié le sang de certaines, pour les rendre plus résistantes à certaines maladies. On retrouve ces particularités dans les populations migrantes, mais pas dans celles des pays d’accueil. Là est le problème. Nous devons trouver des donneurs parmi les migrants ! ».
Lever les craintes
Jacques Chiaroni a poursuivi sa démonstration : « Malgré sa diversité, l’espèce humaine est unique. On est tous issus de l’Afrique, berceau de l’humanité. Vous devez nous dire s’il y a des interdits religieux, ou dus à la couleur de la peau, au mélange des sangs. Vous êtes nos médiateurs, nos réseaux dans la société ! » Le professeur Chiaroni a assuré les participants de sa disponibilité et de celle de ses collaborateurs de l’EFS, pour informer sur le don de sang et organiser des collectes. Il a insisté : « Si on ne fait rien, des gens vont mourir ! »
L’islam autorise le don de sang
Membre de l’association des Musulmans de la Beaucaire, Omar Dib participait à cette réunion d’information. Il a apporté des précisions quant à la demande de l’Établissement français du sang : « La religion nous autorise à donner le sang, à condition que ça ne mette pas en danger la vie du donneur. On peut donner toute l’année sauf pendant le Ramadan, à moins qu’il n’y ait une urgence. » Savoir + Un don de sang est organisé à l’Espace Beaucaire le vendredi 22 mars de 12 h à 16 h.