Les Darons avec Fred Bianconi : comme des larrons en foire
L’acteur toulonnais joue jusqu’à ce soir au Colbert, avec sa bande de potes de 25 ans un spectacle humoristique décalé. Retour aussi sur les projets du comédien qui multiplie les séries télévisées
Ala télé, impossible de rater Fred Bianconi, dans Un si grand soleil, sur France 2, après le journal de 20 heures, sans oublier Engrenages, série culte de Canal +. Mais c’est avec son groupe de potes Les Darons que ce Toulonnais d’origine joue depuis hier, au Colbert. Ces anciens complices des Voilà, qui se sont connus il y a plus de 20 ans à Paris, mis en scène par un certain Dany Boon, ont fait leur chemin, comme Olivier Mag ou Frédéric Bouraly, devenu célèbre avec Scènes de ménages (absent cette fois à Toulon, lire ci-contre). Ils reforment leur groupe comique intitulé cette fois Les Darons, pour « Décapants, auto-chauffants, rock’n’roll, oenologues, naturistes et sexy », dixit Michèle Bernier, qui les a aidés. Alors qu’Un si grand soleil chasse sur les terres sur la série culte de M6, l’amitié entre Fred Bianconi et Fred Bouraly y survivra-t-elle ? Aucun doute à avoir, si on écoute la philosophie du groupe, qui imbibe leur spectacle. Rencontre avec Fred Bianconi et Luc Sonzogni, à l’origine du projet :
On vous avait suivis en Avignon en été . Les Darons arrivent enfin à Toulon...
Fred Bianconi : Je suis assez fier et heureux de pouvoir réussir à venir jouer dans ma ville natale. En plus, le Colbert est un endroit nouveau. Depuis l’ouverture du théâtre Liberté, la culture est en train de se développer à Toulon, et c’est extrêmement important de pouvoir y participer en tant que Toulonnais pur souche ! J’avais eu aussi la chance à mon époque de connaître des endroits festifs avec La lampe à pétrole...
Quelle est la genèse de ce spectacle ?
F. B. La genèse porte un nom : Luc Sonzogni ! Parce que sans lui, rien ne se passe, ni notre amitié, ni ce spectacle. Luc Sonzogni : Eh oui ! On se connaît depuis ans. On s’est connus au Fieald, le Festival international d’expression artistique libre et désordonnée ! (ils finissent en choeur, ndlr) au théâtre Trévise. Il y a ans, j’ai eu un accident de scooter, qui m’a immobilisé pendant un mois. Ça m’a permis, en fait, d’aller à l’essentiel et de me rendre compte que mes amis me manquaient. Et comme on voit les gens avec lesquels on bosse... je les ai convoqués pour leur dire : « les mecs, je vous propose un projet scène sur ans, et ils m’ont tous dit non ! Mais t’es taré ! » Et là, la graine était posée.
Quel est votre style ?
F. B. : Personne ne fait ça ! C’est un gros mélange de styles passant par des chansons, des sketches, des absurdités, des gros gags, des scénarios catastrophes, qui partent toujours des réalités de la vie, mais qui se décalent de manière parfois assez extrême. Avec des petits moments de poésie, quand le public ne s’y attend pas.
Quels sont les thèmes que vous abordez ?
L. S. : On est autour de la cinquantaine. Ce sont des thèmes qui nous parlent : la maladie, la mort, les femmes, la sexualité, l’argent, le pouvoir, l’amitié... Quand on les égrène, ça peut faire un peu peur, sauf qu’on les traite de façon très humoristique. Et ça fait du bien de voir les gens rire quand on renverse un cercueil, par exemple. On arrive à un âge où on se lâche. On peut renverser la mort, rire avec Alzheimer, critiquer nos ambitions financières. Ce qui est magique, c’est qu’il y a cette jouissance d’être avec ses amis. Je pense que les gens ressentent ce lien un peu indicible entre nous tous. F. B. : On n’est pas un casting, en fait !
Quelle est la recette d’une si longue amitié ?
L. S. : La verbalisation ! F. B. : Sa femme est psy, et on a fait des séances de psy. L. S. : J’ai fait intervenir des coachs, dans des moments où il y avait des noeuds entre nous... (Fred Bianconi Les Darons, ce samedi soir à 20 h 30, au Colbert, à Toulon. Tarifs de 20 à 25 euros. www.lecolbert.fr