Hugo Gélin ne perd pas de vue les gens qu’il aime
Le réalisateur était hier soir au Pathé La Valette pour présenter en avant-première Mon inconnue, film porté par les acteurs François Civil et Joséphine Japy
Le cinéma d’Hugo Gélin a cette intelligence et cette sensibilité de vous faire partager la vie de ses personnages avec délicatesse et pudeur. Et vous laisse s’y attacher comme si de rien n’était… Après Comme des frères et Demain tout commence ,le scénariste et réalisateur guide le public sur les chemins de la comédie romantique. Mon inconnue, c’est l’histoire de Raphaël qui, du jour au lendemain, se retrouve plongé dans un monde où il n’a jamais rencontré la femme de sa vie, Olivia. Comment s’y prendre pour la reconquérir, alors qu’on ne se connaît plus ? Voilà une tranche de vie basée sur le regard, celui que l’on porte sur les gens qu’on aime, et que l’on peut trop facilement oublier si l’on se perd soi-même au fil des années. « Je voulais traiter l’amour sous le regard de l’autre », confie Hugo Gélin, qui était hier soir au Pathé La Valette, pour présenter le film en avant-première. Difficile, l’exercice de la comédie romantique ? « Je ne sais pas si le genre est plus difficile qu’un autre mais une comédie romantique est toujours un challenge car il y en a de très belles, ajoute le réalisateur. Ma difficulté était que là, il fallait avec un point de départ fantastique, rester réaliste, crédible, pour donner envie de suivre l’histoire. »
Japy - Civil : une forme d’évidence
Le film repose beaucoup sur l’alchimie entre les deux acteurs principaux, Joséphine Japy (Olivia) et François Civil (Raphaël), présents hier aussi. « C’était l’enjeu » confie François Civil. S’ilyaeu« une forme d’évidence » avec Joséphine, « il fallait quand même construire un background à ce couple », poursuit le comédien. Pour y parvenir, le réalisateur n’a d’ailleurs pas hésité à embarquer ses acteurs à Prague pour un concert de piano et où Hugo Gélin a tourné des scènes qui servent les souvenirs de Raphaël. « C’était pour nous la meilleure manière de rentrer dans nos personnages ».« Ila créé un véritable espace de complicité, une intimité, avant le tournage », confirme la comédienne. « Dans les comédies romantiques réussies, la crédibilité du couple repose sur ça, poursuit le réalisateur. Ça se joue sur des regards, des détails… Si on ne l’a pas un peu vécu, le spectateur peut être en distance avec l’histoire. » L’histoire repose aussi sur le « meilleur pote », Félix, incarné par le truculent Benjamin Lavernhe (big up pour la déjà cultissime scène du téléphone !) et… le piano, prolongement d’Olivia. « C’est aussi la grand-mère d’Olivia qui incarne cette partie artistique de filiation et d’héritage », précise Joséphine Japy avec bienveillance. Pour se glisser dans la peau de son personnage, la comédienne a pris des cours avec une coach et, sur le plateau, a travaillé avec une doublure. « Il fallait que l’on devienne le fantôme l’une de l’autre tout en gardant à l’esprit le personnage d’Olivia. »
Bande son originale
La réussite du film repose aussi sur la bande originale de « Sage », ex-leader du groupe Revolver, avec qui le réalisateur avait déjà travaillé sur Comme des frères. « C’est une vraie volonté d’avoir fait appel à lui, la bande-son a un thème, balaie les modes. Le film n’est jamais impacté par une musique qu’on connaît tous, à la mode… » Le résultat est un film qui « regroupe tout ce que j’aime de Comme des frères et de Demain tout commence, conclut Hugo Gélin . Une vraie place pour la comédie, une sensibilité, des thèmes profonds traités avec légèreté, une facture de film anglosaxonne avec une vraie volonté de faire un film de divertissement, avec un souci du détail et une exigence… » Une vraie et belle respiration de printemps. Sortie le 3 avril. Le député de la France Insoumise, François Ruffin, sera dans le Var ce dimanche pour présenter en avant-première le film qu’il a co-réalisé avec Gilles Perret, J’veux du soleil : un road-movie à travers la France à la rencontre des Gilets jaunes. La séance se déroulera à la Maison pour tous de Montauroux, à heures, et sera suivie d’un échange avec ce fervent opposant à Emmanuel Macron, qui vient par ailleurs de sortir un livre brûlot à l’attention du Président : Ce pays que tu ne connais pas. Le fondateur et rédacteur en chef du journal Fakir pourrait également se rendre dans la journée sur le rond-point du Cannetdes-Maures, où les Gilets jaunes varois restent mobilisés. Dimanche, «au pied de l’Arc-de-Triomphe et de la Tour Eiffel » qu’ils ont érigé sur le giratoire, ils proposent des ateliers créatifs et culture à partir de heures et, dès heures, un apéroconcert et soupe populaire avec Tit’zik & Friends.