Un train de mesures pour relancer le transport régional
Cent mille voyageurs sur le réseau SNCF régional, c’est trop peu. La Région compte sur l’ouverture à la concurrence et l’accord passé avec la compagnie pour booster la fréquentation
Booster de 10 % la fréquentation du réseau TER dans la région Sud, ce n’est pas gagné. Pour y arriver, Renaud Muselier et Philippe Tabarot, l’élu azuréen en charge des transports, ont présenté hier leur plan pour y parvenir, lors de l’Assemblée plénière à Marseille.
On ouvre à la concurrence. Ce n’est pas contre la SNCF, promis, mais c’est pour « améliorer la qualité de service ». Deux lots proposés : Marseille-Toulon-Nice, rebaptisée « ligne des métropoles », mise en exploitation fin 2022. Et « l’étoile ferroviaire niçoise » qui concerne les axes Grasse-Nice, Les Arcs-Nice et Nice-Tende. Gérée par son nouvel exploitant – la SNCF ou l’un des dix opérateurs privés qui seraient intéressés par cette mise en concurrence en Paca – fin 2024, le temps de créer un centre de maintenance sur la Côte d’Azur. Pour emporter le marché, il faudra des rames neuves, de meilleurs horaires, de la petite restauration. Le RN – seul opposant à la région depuis 2015 – n’est pas contre la mise en concurrence mais redoute qu’à terme, la SNCF doive se contenter de « gérer les lignes les moins rentables avec un surcoût majeur pour la région ».
On passe un nouvel accord avec la SNCF. La convention a été validée hier après des mois de brouille. La compagnie s’engage à passer à 82 % de trains à l’heure d’ici l’an prochain contre 90 %. Et à lancer quatre trains par heure en période de pointe sur Marseille-Toulon et Cannes-Nice. Le nombre de trains supprimés « pour cause interne » tomberait sous la barre de 1 %. S’il y a trop de retards, si les rames sont sales, si des trains sont supprimés, bonus, malus et pénalités. Dans la corbeille de réconciliation, cinq rames Régiolis, financées par la Région et fabriquées par Alstom. Et ni fermeture de ligne, ni suppression de gare, « sur la durée du mandat ». Tout ça pour… moins d’argent versé par le contribuable : le devis de la SNCF doit baisser de 22 millions par an en moins en 5 ans (255 millions chaque année tout de même).
On facilite la vie des voyageurs. Surtout des plus jeunes. Un nouvel abonnement « Zou ! » sera proposé aux moins de 26 ans (scolaires, étudiants, apprentis) : pour 110 euros par an, il couvre tous les transports régionaux. 50 % de réduction accordés sous certaines conditions. Un pass transport unique (bus et train) est également lancé, sans condition d’âge, dans les AlpesMaritimes et Monaco (tickets et abonnements) : ceux qui préféreront « rester abonnés à une autorité organisatrice de transport », en clair payer moins cher, sur un territoire limité, sans profiter de cet avantage, pourront continuer à le faire.