La campagne pour les européennes s’accélère
Àun peu plus de deux mois de l’échéance, la campagne pour les élections européennes connaît en cette fin de semaine un coup d’accélérateur en France, à gauche comme à droite.
Une tentative de rassembler… qui divise à gauche
D’abord par l’annonce, hier, de la candidature de Raphaël Glucksmann. L’essayiste, qui avait fondé en novembre, avec une vingtaine d’autres personnalités, le parti « Place publique » mènera campagne «en tandem » avec la militante écologiste Claire Nouvian, cofondatrice du mouvement. Une démarche qui ne fait toutefois pas l’unanimité au PS. D’un côté, le Premier secrétaire, Olivier Faure, a salué hier sur Twitter cette candidature. Il a été suivi par plusieurs personnalités socialistes – dont les maires de Lille et de Paris, Martine Aubry et Anne Hidalgo –, et le parti devrait décider aujourd’hui lors d’un Conseil national à Paris de soutenir cette liste, qui devrait être tirée « à parité » entre les candidats issus du PS et ceux provenant d’autres formations politiques ou
(1) de la société civile. De l’autre, l’ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé hier soir au Figaro qu’en réaction, il quittait le Bureau national du parti, avec plusieurs de ses proches. Et ailleurs à gauche, le fondateur de Générations, Benoît Hamon, a accueilli fraîchement cette initiative, tandis que l’accueil a été franchement glacial de la part d’Europe Ecologie-Les Verts.
A droite, regain de confiance chez Les Républicains
De l’autre côté de l’échiquier politique, Les Républicains (LR) doivent entériner aujourd’hui leur programme européen lors de leur Conseil national à Lyon, alors que la liste emmenée par François-Xavier Bellamy, choix critiqué de Laurent Wauquiez, progresse dans les sondages (2). « Il y a quelque chose qui est en train de se passer », s’est félicité mercredi le président du parti. Outre le programme – les sept « piliers » définis à Menton le 30 juin 2018 doivent désormais être déclinés en propositions concrètes – le Conseil national doit également ratifier les premiers candidats annoncés, et donner pouvoir à la Commission d’investiture de compléter la liste, qui comportera 79 noms. Parmi les dix-huit premières places, deux ont été réservées à des candidates issues du mouvement « Les Centristes » d’Hervé Morin. Le Conseil national doit également approuver le budget, alors qu’a récemment été vendu le siège parisien, que le parti continuera néanmoins d’occuper comme locataire. 1. Nouvelle Donne, le parti fondé par Pierre Larrouturou, est aussi partant. 2. Il est crédité de 13 % d’intentions de vote dans la dernière livraison d’Harris Interactive comme dans celle de l’Ifop, et 14 % dans une étude Opinionway.