Var-Matin (La Seyne / Sanary)

On change de braquet

Sam Bennett a remporté au sprint sa deuxième étape, hier à Brignoles, dans une journée marquée par le vent et les chutes. Changement de décor radical aujourd’hui, avec l’arrivée de la montagne

- A BRIGNOLES ROMAIN LARONCHE

Ceux qui espéraient un peu de répit devront repasser. Cette étape varoise classifiée pour « baroudeurs », placée avant l’ultime week-end montagneux dans les Alpes-Maritimes, aura encore marqué les esprits et les corps des coureurs, déjà soumis à rude épreuve depuis le départ de la course dimanche dernier. Le vent, avec des rafales soufflant à 70 km/h est venu balayer la Provence verte hier. La nervosité a gagné le peloton et les chutes ont rythmé la fin d’étape. A Brignoles, ils n’étaient plus que 41 dans la même seconde. Aucun favori n’a cette fois été sorti du jeu avant d’escalader les cols et contrairem­ent à l’étape de Pélussin (mercredi), les sprinters ont pu dicter leur loi une quatrième et dernière fois dans cette “Course au soleil”. L’Irlandais Sam Bennett a coiffé Arnaud Démare sur la ligne pour égaliser à deux partout avec le Néerlandai­s Dylan Groenewege­n, sorti du jeu dans les côtes provençale­s. « Je suis très heureux, les gars ont fait un job formidable, savourait le sprinter de Bora, habitué à vivre dans l’ombre de Peter Sagan. Je ne savais pas si j’allais réussir à passer les bosses, finalement la dernière difficulté n’était pas si dure et mes coéquipier­s m’ont bien placé dans les 5 derniers kilomètres. Je sentais que j’avais de bonnes jambes et la confiance de mon premier succès jouait pour moi. A 150m, j’étais dans la roue de Démare et ça s’est bien terminé », souriait celui qui était d’abord venu sur la course pour « préparer Milan-Sanremo ». Bennett, Démare et les autres sprinters vont pouvoir continuer à préparer la Primavera pendant ce dernier week-end. Car à partir d’aujourd’hui, les principaux protagonis­tes seront bien plus légers. Les meilleurs grimpeurs sont attendus sur cette première étape de montagne, avec plus de 4000 mètres de dénivelé et une arrivée inédite au sommet du Turini.

Les Sky dans un fauteuil

Sauf que cette bataille qui s’annonçait spectacula­ire et indécise au départ ne laisse plus guère d’illusions. Michal Kwiatkowsk­i n’a plus que deux adversaire­s dans la même minute, dont son coéquipier Egan Bernal. En clair, un Sky devrait une nouvelle fois remporter ParisNice, à moins que le vétéran Luis Leon-Sanchez, qui a encore gratté 5 secondes de bonificati­ons hier, ne fasse plus que de la résistance. «A deux, on possède davantage de chance de garder le maillot jaune », commentait hier soir le leader, qui connaît très bien le Turini. Pour Quintana (à 1’04’’), Bardet (1’24’’), il reste encore un petit espoir de faire vaciller la maison britanniqu­e. Pour Izaguirre (12’30’’), Chaves (16’32’’), Henao (18’01’’), Lopez (19’36’’), Soler (22’15’’), Pozzovivo (22’35’’), Yates (26’17’’), le général est plié avant même d’arriver sur leur domaine. Ils pourront toujours briguer un succès d’étape prestigieu­x et se réconforte­r en pensant à Barguil, Uran ou Aru, déjà rentrés à la maison.

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(Photos Franck Muller) Sam Bennett saute Arnaud Démare et s’impose d’un demi-vélo sur la ligne d’arrivée.

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