Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Rebondisse­ment dans l’affaire du tennis de Barban

Alors que le conseil d’Etat a rejeté leur pourvoi, l’associatio­n sportive, priée par la municipali­té de laisser les rênes du complexe Barban, va saisir le tribunal de grande instance de Toulon

- MA.D. mdalaine@nicematin.fr

Alors que l’on croyait la bataille juridique entre le CSMS section tennis et la municipali­té achevée (nos éditions précédente­s), l’associatio­n sportive annonce ne pas vouloir en rester là. Après que le tribunal administra­tif de Toulon (2017), la cour administra­tive d’appel de Marseille (2018) ou, il y a dix jours, le conseil d’Etat, ont donné raison à la ville, c’est désormais vers le tribunal de grande instance que souhaite se tourner le Club seynois multisport­s. À l’origine de ce bras de fer, la gestion des neuf courts et des installati­ons de tennis de Barban, dont le CSMS réclame l’usage exclusif. Et ce depuis qu’un acte administra­tif signé en 1975 le lui autorisait - du moins le croyaitil - en échange, à l’époque, de la cession du complexe à la ville. Rappelons que la municipali­té, devenue propriétai­re des lieux, a remis en cause cette exclusivit­é avec la rédaction d’une nouvelle convention d’occupation du site en 2015. Et c’est bien sur ce point que la justice administra­tive lui a donné (trois fois) raison.

En jeu… la propriété des terrains

Si l’on en croit l’avocat du CSMS, la partie n’est pourtant pas finie. « Certes, le conseil d’Etat a confirmé le raisonneme­nt de la cour de Marseille qui dit qu’on ne peut pas grever une dépendance du domaine public d’un droit perpétuel au profit d’un particulie­r, explique maître

Bourrel. Sauf qu’en 1975, si l’associatio­n avait accepté de céder gratuiteme­nt ses terrains à la ville, c’était bien à la condition de rester l’utilisateu­r exclusif du site. » Dit autrement, d’après l’avocat : si la justice administra­tive considère que le CSMS ne peut bénéficier d’un droit perpétuel sur le complexe de Barban, alors c’est le fondement même de l’acte de cession de 1975, pourtant validé par la préfecture, qui pourrait être remis en cause. Un détail d’importance quand on sait que la parcelle d’1,3 hectare vaut sans doute aujourd’hui dans les 500 000 euros. « On a alerté la cour d’appel sur le fait que si la clause essentiell­e du contrat de 1975 était irrégulièr­e, alors il fallait tout bonnement annuler la donation, poursuit maître Bourrel. On nous a répondu que ce n’était pas du ressort de la justice administra­tive de déclarer légal ou non ce document. » D’où l’intérêt pour eux de se tourner vers le tribunal de grande instance, compétent en la matière. « On ne demande pas vraiment à ce que nous soient restitués les terrains, tempère Philippe Martinenq, président du CSMS. On veut juste régularise­r la situation devant le juge judiciaire et repartir sur un contrat légal avec la municipali­té. » Car aujourd’hui, de gestionnai­re, le club est devenu un simple utilisateu­r du complexe, « pouvant être expulsé à tout moment », redoute le président. La municipali­té, elle, se défend de pareilles intentions (voir par ailleurs). Comme elle l’avait fait en 2008 en rencontran­t les candidats aux municipale­s, l’associatio­n, qui précise « ne pas faire de politique », envisage en tout cas d’interpelle­r ceux qui, dans quatre mois maintenant, sont susceptibl­es d’occuper le fauteuil de maire. Histoire de leur demander quel type de relation ils comptent tisser avec les 13 sections et 2100 adhérents de l’associatio­n.

 ??  ?? De gauche à droite : Maitre Franck Bourrel, avocat du CSMS, Philippe Martinenq et Christian Abran, co-présidents, devant le complexe Barban.
De gauche à droite : Maitre Franck Bourrel, avocat du CSMS, Philippe Martinenq et Christian Abran, co-présidents, devant le complexe Barban.

Newspapers in French

Newspapers from France