Var-Matin (La Seyne / Sanary)

De nouveaux moyens portuaires pour la Marine

Moins impression­nants, moins visibles aussi que les frégates et autres porte-hélicoptèr­es amphibies, les bateaux de servitude de la base navale sont en plein renouvelle­ment

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

Les moyens nautiques portuaires ne sont certaineme­nt pas les plus gros, ni les plus menaçants navires militaires amarrés dans le port de guerre de Toulon. Mais ils n’en demeurent pas moins indispensa­bles au bon fonctionne­ment de la Marine nationale. Sans ces « petites mains », les « gros bras » que sont le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle ou encore les frégates multimissi­ons de type Aquitaine auraient bien du mal à gagner le large. Un peu à l’image de l’Albatros de Baudelaire, d’une singulière beauté en vol, et pourtant si maladroit sur le pont d’un bateau…

Nécessaire renouvelle­ment

Preuve qu’il n’y a donc pas d’unités mineures dans la Marine, que toutes, petites et grosses embarcatio­ns, y ont leur place, le vice-amiral d’escadre Laurent Isnard, commandant en chef de la Méditerran­ée, assistait hier matin à la cérémonie d’admission au service actif de deux chalands multimissi­ons (CMM) et deux remorqueur­s-pousseurs de 10 tonnes (RP10). Ces quatre nouvelles embarcatio­ns sont les premiers engins portuaires du plan de modernisat­ion

Les travaux sous-marins et la lutte contre les pollutions sont les deux principale­s tâches pour lesquelles les chalands multimissi­ons ont été conçus.

des moyens de la base navale de Toulon. Des engins très attendus si l’on en croit le capitaine de vaisseau Christophe Bourmaud. « Les équipes du service des moyens portuaires devront s’approprier rapidement ces nouveaux engins, en explorer les domaines d’emploi et leurs contrainte­s associées, afin d’être au rendez-vous, notamment de l’arrivée du sousmarin nucléaire d’attaque Suffren en mai prochain », a ainsi déclaré le commandant de la base navale.

La Marine passe à l’hybride

Avec l’arrivée de nouveaux bâtiments de guerre au tonnage et au fardage plus élevés, le renouvelle­ment des moyens nautiques portuaires s’imposait. Par leur polyvalenc­e, les RP10 devraient se montrer très utiles. Pour le CV Bourmaud, « ce sera probableme­nt l’un des petits RP10 qui viendra assister la manoeuvre d’un SNA, prendre en flèche une frégate de type La Fayette au bassin,

pousser le long des bâtiments les nuits de tempête ». En ce qui concerne les CMM, premières embarcatio­ns à propulsion hybride de la Marine nationale, tout reste à écrire, ou presque. Le commandant de la base navale de Toulon le confirme : « Aujourd’hui affectés aux travaux sous-marins et à la lutte contre les pollutions, il est très probable que le champ d’emploi des CMM s’élargisse ».

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(Photo PLP) Les RP (ici le Puffin) disposent d’un rostre réglable leur permettant de s’adapter aux sous-marins nucléaires français, que ce soient les SNA basés à Toulon ou les lanceurs d’engins basés à Brest.
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(Photo PLP)

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