Les quatre grandes activités de l’entreprise
À peine créé, « Potagers et compagnie » a déjà un client, l’entreprise rocbaronnaise Soleil du Sud, dirigée par Joël Oros. D’autres chefs d’entreprise sont intéressés. Pas le temps, donc, de chômer, mais les bases ont, bien entendu, été posées en amont autour de quatre grands volets.
La production
« Tout d’abord la production. C’est pour ça que l’on commence par le potager de la ferme Saint-Georges (du Cabinet d’agronomie provençale, Ndlr). On veut acquérir, sur ce lieu, des références, apporter une certaine crédibilité. Il sera un peu notre vitrine », souligne Julien Vert. « L’idée est de faire un verger - maraîcher. C’est-à-dire un système agroforestier dans lequel on associe des planches de culture, des arbres fruitiers et non-fruitiers, des arbustes. Ces derniers serviront notamment de gîte et couvert aux auxiliaires, des animaux qui peuvent intervenir de manière bénéfique parce qu’ils sont prédateurs de ravageurs de culture », souligne Julien Vert. Des serres sortiront de terre. Des ruches, déjà présentes sur le domaine, permettront de produire du miel. Des poules s’installeront. « Tout ça est synergique. Les abeilles contribuent à la pollinisation. Les animaux recyclent une partie des déchets verts. Les fientes de poules permettent de fertiliser les cultures. » Un système éprouvé autrefois dans les fermes. « L’enjeu est de retrouver ça, et de l’enrichir avec les connaissances modernes. »
La recherche
D’où le développement de la deuxième activité : « La recherche, l’expérimentation, les essais agronomiques. On a passé des partenariats scientifiques et techniques avec des écoles d’ingénieurs agronomes, le lycée agricole de la Provence verte, le groupement de recherches en agriculture biologique. » Le potager Saint-Georges accueillera, ainsi, des chercheurs, des stagiaires, des doctorants… Comme un laboratoire à ciel ouvert pour synthétiser les différentes méthodes. « On a besoin d’être à la pointe dans un milieu encore en recherche. Il existe plein d’écoles. Tout le monde tâtonne dans son coin et est convaincu que son système fonctionne. Il n’y a pas de vision suffisamment large pour dire dans ce contexte, ce climat, il faut faire ça », ponctue Laurence Berlemont. Julien Vert lui emboîte le pas:« Il faut s’approprier ce qui est intéressant et surtout s’adapter au lieu, aux objectifs de production, aux contraintes pédoclimatiques. Pour nous ce sera un défi. »
La formation
La parcelle maraîchère de la ferme Saint-Georges sera également un lieu de formation. « Comme nous aurons ici de l’expertise et des personnes compétentes, naturellement on va essayer de transmettre et de former à l’agroécologie. Des formations professionnelles courtes pour des gens souhaitant développer une activité agricole ou des agriculteurs qui voudraient soit changer de pratiques soit diversifier leur exploitation. » Cours théoriques et mise en oeuvre pratique sur-le-champ seront dispensés.
Le recrutement
« Par ailleurs, l’intérêt de ce centre de formation est de voir passer beaucoup de monde et donc d’avoir un vivier pour recruter des maraîchers. » S’ouvre ainsi le quatrième volet de Potagers et compagnie : le recrutement. « On va aider les entreprises à la fois à la conception de leur potager, la recherche de foncier, l’embauche d’un maraîcher, les débouchés, les modes de commercialisation… »