Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Macron tend une main ferme aux maires «

- A PARIS, TH. PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

J’ai tant appris, lors du Grand Débat, des aspiration­s de nos compatriot­es et de leurs craintes aussi. Ces heures passées à vos côtés ont agi pour moi comme un concentré d’expérience. Je me sens maire de la commune France. » Emmanuel Macron s’est présenté tel qu’en lui-même, hier après-midi, devant les maires de France réunis en congrès à Paris : tout en conciliant­e fermeté. Enjôleur. Satisfait. Modérément flexible. La violente diatribe préalable d’André Laignel, premier vice-président de l’Associatio­n des maires de France, sur « la calamiteus­e réforme de la taxe d’habitation, qui fait reculer l’autonomie fiscale et creuse les inégalités », ne l’a pas ému outre mesure. « La taxe d’habitation, j’avais annoncé sa disparitio­n lors de la campagne présidenti­elle. La suppressio­n de cet impôt, c’est une première, sera compensée par l’Etat, qui sera le payeur final. » Dans un discours foisonnant d’une heure et demie, le chef de l’Etat a volontiers fait sien le constat général des élus sur un pays souffrant de « fractures qu’il importe de résorber, parce que je ne me résoudrai jamais à ce que la France se transforme en archipel ».

« Main dans la main »

Pour « recoudre cette France trop souvent déchirée », Emmanuel Macron, dans un plaidoyer pour son action, a néanmoins estimé que «jamais autant n’avait été fait pour accompagne­r les territoire­s. Edouard Philippe a subi les conséquenc­es de réformes qui venaient de plus loin ». « Les actes, a-t-il notamment décliné, c’est une augmentati­on inédite de la couverture numérique du territoire, l’ouverture imminente de trois cents Maisons France Services, quarante-deux quartiers de reconquête républicai­ne, le paiement des heures supplément­aires des policiers, la réouvertur­e d’usines et la création de plus

de 500 000 emplois en deux ans… » La suite ? « J’ai besoin de vous pour construire l’acte II du quinquenna­t, main dans la main, dans un pragmatism­e. L’Etat doit fixer un cap, mais c’est ensuite aux communes qu’il incombe de faire. » Après avoir évoqué la revalorisa­tion en cours du statut de l’élu, la réduction des normes et des circulaire­s pour faciliter la vie des maires, le chef de l’Etat s’est dit prêt à « aller plus loin dans la souplesse d’organisati­on ». A déconcentr­er, en redistribu­ant des fonctionna­ires en province, différenci­er et décentrali­ser, «enclarifia­nt les compétence­s et les responsabi­lités fiscales » qui doivent aller de pair. Le tout selon un schéma qui reste à inventer. Ses ministres étant, explicitem­ent, chargés d’assurer le service après-vente…

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