Les communes au coeur de la sécurité
La sécurité, de fait, est devenue « une coproduction » entre l’Etat et les collectivités locales. Mais les maires, dans un large spectre qui va du terrorisme au vandalisme, aimeraient être considérés comme des « auxiliaires » de l’Etat, là où ils se sentent traités comme de simples « supplétifs ». Autour de Christian Estrosi, président de la Commission consultative des polices municipales, un forum de deux heures a permis, hier, de mesurer leurs frustrations et leurs aspirations. « Il faudrait donner plus de pouvoirs aux maires, notamment en matière de police administrative et environnementale, pour qu’ils puissent par exemple décider eux-mêmes de peines d’intérêt général pour punir des tags ou des dépôts sauvages », a plaidé le premier magistrat LR niçois. Hélène Geoffroy, maire PS de Vaulx-en-Velin, tout en vantant l’effet dissuasif des polices municipales sur le terrain, a pour sa part redouté que « l’Etat abandonne les unes après les autres ses compétences régaliennes aux communes ».
Peines non exécutées
Christian Estrosi a insisté sur l’insuffisante confiance accordée aux maires dans leurs missions sécuritaires. Il a ainsi déploré « les signalements non suivis d’effets sur des radicalisations ou des mariages blancs, la non-communication aux élus, malgré les promesses, des fichés S de leur commune »…
Les édiles ont aussi mis l’accent sur une délinquance de plus en plus juvénile, contre laquelle le maire de Nice a souhaité le rétablissement des peines planchers et l’abaissement de la minorité pénale à seize ans. Evoquant l’auteur d’un jet de boule de pétanque en direction d’un policier «relâché douze heures après », tout récemment à Nice, il a en outre regretté le sentiment d’impunité des délinquants. « La justice condamne, a posé Frédéric Péchenard, ancien directeur de la police nationale devenu vice-président LR de la Région Ile-de-France. Le problème, c’est l’exécution des peines, faute de places de prison suffisantes. »