« Le paysage est essentiel dans la carrière de Picasso »
La Ville de Toulon voulait marquer les esprits en proposant une exposition Picasso pour la réouverture de son Musée d’art. Qu’est ce qui fait qu’aujourd’hui Picasso est toujours à ce point incontournable ?
Il y a un rapport unique entre le public et Picasso. Une facilité d’entrée qui n’a pas d’équivalent. Tout le monde connaît. On aime ou on n’aime pas, on a des idées préconçues ou pas, mais c’est un vecteur d’attraction. C’est presque devenu un nom commun. Et si ça donne un éclairage particulier à Toulon c’est bien. J’ai le sentiment qu’il se passe beaucoup de choses, ici. C’est bien qu’au-delà de l’exposition, il y ait des choses organisées autour, que ce soit au Liberté ou dans d’autres lieux. Cela permet de bien appréhender l’homme, son parcours, qui sont indissociables de l’oeuvre.
L’exposition visible à Toulon fait découvrir les paysages méditerranéens. C’est important, selon vous, que ces facettes moins connues soient mises à l’honneur ?
Oui, et c’est d’ailleurs assez stupéfiant. Il y a eu en deux ans expositions organisées dans toute l’Europe par l’intermédiaire du Musée Picasso de Paris. Et on s’aperçoit que, quelle que soit la porte d’entrée choisie, « Picasso et la cuisine », « Picasso et le portrait », « Picasso et la gravure », à chaque fois ça fonctionne. Cela s’explique par son oeuvre foisonnante. Les « paysages méditerranéens » ne font pas exception. C’est même une thématique importante dans sa carrière. Picasso a toujours travaillé avec des modèles : des personnes (de préférence des dames), des objets mais également des paysages. Au cours de ses voyages dans le Sud, en observant des bâtiments et en reproduisant des lignes d’architecture, il a fini par les juxtaposer et c’est ainsi que le cubisme est né. Le paysage est essentiel dans sa carrière et je suis curieux de venir découvrir ce que les conservateurs ont mis au point.