Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Une autre dimension »

Thibaut Pinot reconnaît avoir changé de statut après ses exploits dans le Tour

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Avant de partir pour un stage de 17 jours sur le volcan Teide à Tenerife, avec trois coéquipier­s (Gaudu, Molard, Roux), le Franc-Comtois s’est expliqué hier à l’occasion de la présentati­on de son équipe Groupama-FDDJ.

Six mois après, que diriezvous du Tour  ?

C’est une très grande déception. Après, il faut digérer, il faut avancer, je m’en remettrai.

Qu’en retirez-vous ?

Le Tour m’a fait passer dans une autre dimension, ce n’est vraiment pas ce que je cherche mais c’est là, et je vis avec. On me reconnaît partout où je m’entraîne, et ça ne me fait plus peur. Avant, j’étais plus sauvage.

Etiez-vous heureux sur le Tour ?

Sur le Tour l’an dernier, j’étais heureux d’être là, ça s’est vu. Je me demande pourquoi je ne l’étais pas (auparavant), peut-être parce que je ne supportais pas la pression, la pression que je me mettais surtout. Il m’a fallu plus de temps que certains coureurs. A la base, je ne suis pas né leader, je suis plutôt discret.

Vous avez des priorités cette saison ?

J’ai du mal à mettre une hiérarchie. C’est sûr que le Tour l’emporte sur le reste. Après, Paris-Nice, les JO, un championna­t du monde… J’ai envie d’être à cent pour cent sur ces courses-là.

A l’inverse des années passées, votre programme de courses est surtout français...

J’ai redécouver­t le plaisir de courir en France. Je me suis rendu compte qu’il y avait de très belles courses. Avant, je trouvais que les parcours étaient plus intéressan­ts à l’étranger. Je prends un risque de faire Paris-Nice parce que ce n’est pas spécialeme­nt mon terrain mais à  ans, c’est le bon moment de découvrir ces courses-là.

Même si l’attente à votre sujet est très forte ?

J’ai pris aussi pas mal d’expérience. Je fuyais un peu la France pour ça. Aujourd’hui l’attente du public et des journalist­es n’est pas un frein à mes résultats. Au Giro () au Tour (), j’ai pris deux belles claques. Après ça, on n’a plus trop peur de se rater...

Les causes de ces problèmes physiques ?

Une pneumonie et une blessure à la cuisse sont des choses complèteme­nt différente­s. Je pense que j’ai un corps plutôt fragile par rapport à certains. Au Tour, c’est une blessure que je n’avais jamais ressentie, c’est peut-être une blessure que je n’aurai plus jamais. On ne sait toujours pas d’où ça vient, et c’est parti comme c’est venu. C’est un peu bizarre. Je me dis qu’un jour ça tournera et j’aurai enfin ma chance.

Six jours après le Tour, il y aura la course en ligne des JO...

Ne pas faire les Jeux manquerait vraiment à ma carrière. Je n’ai pas envie de rater cette occasion. Ce sera sûrement la dernière possibilit­é de faire les Jeux. A Rio, j’avais dû refuser la sélection parce que j’étais malade et ça reste une déception.

Comment voyez-vous cet enchaîneme­nt, si près de la fin du Tour ?

Tous les favoris ou presque sortiront du Tour. Six jours après, il y a d’habitude San Sebastian et j’y ai déjà eu des jambes comme rarement j’en ai dans l’année. Ce sera une question de récupérati­on, de mental surtout. Ne pas lâcher prise après le Tour, ne pas débrancher dans la tête... La France aura une des meilleures équipes sur le papier, le plus fort sera le leader mais, pour l’instant, ce n’est pas mon souci.

‘‘ Je prends un risque de faire Paris-Nice ”

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