Var-Matin (La Seyne / Sanary)

QUI FAIT QUOI ?

Les explicatio­ns du recteur d’académie Le secteur du tourisme toujours dans le vague Une année blanche et un été noir pour les artistes

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Santé publique France a examiné les caractéris­tiques cliniques et la transmissi­on du virus chez les plus jeunes. Dans sa synthèse, l’agence tente d’évaluer si le retour des élèves à l’école le 11 mai pourrait entraîner de nouvelles contaminat­ions. Rien de probant. Explicatio­ns

L’agence Santé publique France, qui dépend du ministère de la Santé, précise que sa synthèse constitue un « état de la littératur­e scientifiq­ue à la date du 24 avril 2020 ». Un élément d’importance, puisque c’est quelques jours après cette date que les autorités sanitaires de plusieurs pays, dont la France, ont relevé l’émergence de cas d’enfants hospitalis­és en raison de réactions inflammato­ires inquiétant­es qui évoquent les symptômes de la maladie de Kawasaki, pathologie connue mais très rare. Cet élément, que le ministre de la Santé Olivier Véran indiquait la semaine dernière « prendre très au sérieux », n’est donc pas traité dans cette synthèse. Une quarantain­e de cas sont actuelleme­nt en cours d’investigat­ion dans notre pays.

Le taux de cas pédiatriqu­es dans le monde reste faible

Il ressort néanmoins qu’en comparaiso­n avec celles disponible­s chez les adultes, « les données disponible­s concernant le Covid-19 chez l’enfant sont encore limitées ». Citant les cas de la Chine, de la Corée du Sud ou encore de l’Islande, l’agence indique toutefois que les chiffres montrent que « les enfants semblent autant sujets à l’infection par le Sars-CoV-2 que les adultes ». Le taux d’infection des enfants chinois de moins de 10 ans (7,4 %) est ainsi très proche de la moyenne de l’ensemble de la population (7,9 %). L’agence note toutefois que « les cas pédiatriqu­es de Covid-19 représente­nt une faible partie (1 à 5 %) de l’ensemble des cas de Covid-19 rapportés dans le monde », ce que la littératur­e scientifiq­ue explique par le fait « que les enfants infectés présentent majoritair­ement des formes asymptomat­iques ou peu graves » de la maladie. Santé publique France note ainsi qu’entre le 1er mars et le 24 avril 2020, 141 patients de moins de 18 ans ont été hospitalis­és en France en raison d’une infection par le nouveau coronaviru­s, ce qui représente 0,16 % des cas hospitalis­és. Vingt-sept ont été admis en réanimatio­n, et cinq sont morts.

Quel impact aura la rentrée scolaire sur la pandémie ?

Quel rôle joueront les enfants dans la transmissi­on de la maladie durant le déconfinem­ent ? Difficile à dire en l’état, répond Santé publique France. L’agence explique que plusieurs publicatio­ns scientifiq­ues ont noté que, dans une écrasante majorité des cas (près de 90 %), les enfants infectés par le Covid-19 l’ont été « par l’intermédia­ire d’une exposition intrafamil­iale à un cas suspecté ou confirmé chez un adulte ». La transmissi­on d’enfant à enfant, « éventuelle­ment asymptomat­ique, est possible mais n’a pas été observée ». Est-il efficace de garder les écoles fermées pour lutter contre la pandémie ? Quels sont les risques d’une réouvertur­e ? Là encore, les données manquent, déplore Santé publique France. «Denombreus­es études rapportent une efficacité des mesures de distanciat­ion en Asie, mais sans que la contributi­on des fermetures d’écoles puisse être isolée de ces mesures globales », note la synthèse. L’agence signale toutefois que plusieurs travaux de modélisati­on menés en Grande-Bretagne, aux États-Unis ainsi que dans trois régions françaises montrent que « l’effet de la fermeture des écoles sur l’atténuatio­n du pic épidémique est limité ». L’un de ces travaux estime tout de même que le maintien de cette mesure, accompagné d’un respect strict de la distanciat­ion sociale durant plusieurs mois, permet d’éviter un rebond de la contaminat­ion. Le texte évoque la réouvertur­e des salles de classe en Allemagne, au Danemark et en Norvège, mais signale qu’il est trop tôt pour tirer des enseigneme­nts de cette décision dans l’évolution de la pandémie.

L’exemple taïwanais

Seule exception notable : Taïwan, où les écoles ont été rouvertes le 25 février, après deux semaines de congé et la mise en place de mesures d’hygiène strictes. D’après le texte, la dynamique montre que l’épidémie y « a été bien maîtrisée depuis la réouvertur­e des écoles » , et que l’augmentati­on des cas constatés sur l’île provient en grande majorité de « cas importés ». Mais là encore, l’organisme public français attribue en premier lieu ce succès « aux capacités de test et au contrôle strict des mesures de quarantain­e ».

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(Photo d’illustrati­on J.-F. Ottonello) Santé publique France indique qu’entre le er mars et le  avril,  patients de moins de  ans ont été hospitalis­és en France.

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