Macron : « On a besoin de faire revenir les enfants à l’école »
Masque « grand public » sur le visage, Emmanuel Macron est venu, hier, accompagné du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, dans une école des Yvelines tenter d’apaiser les inquiétudes sur la périlleuse rentrée qui s’annonce en pleine épidémie de coronavirus. Le chef de l’État a échangé avec quelques enfants de personnels indispensables actuellement scolarisés à l’école élémentaire PierreRonsard de Poissy, notamment autour des mesures de protection, qui menacent de virer au casse-tête insoluble selon nombre de maires et d’enseignants.
Bon sens et souplesse
Il a également échangé en visioconférence avec des maires et directeurs d’école du département des Yvelines, prônant « bon sens » et souplesse face aux particularités locales. Car alors que le bilan de l’épidémie a franchi lundi la barre des 25 000 morts, ce retour en classe inquiète parents, enseignants et élus locaux, particulièrement en région parisienne. Beaucoup de maires refusent de rouvrir les écoles dès la semaine prochaine, ou alors a minima (lire également en page 5 à 10). Ce qui entraînerait des répercussions en cascade, notamment sur la garde des enfants. « Je comprends leurs angoisses, leurs questions, leurs inquiétudes », a lancé le Président. « Ils veulent bien faire donc il faut leur laisser le temps de bien faire. » « Dans la vie d’un enfant, rester deux mois à la maison, c’est quand même très traumatisant, on a des enfants qui décrochent (...) les inégalités sociales, les inégalités de logement sont multipliées. On a besoin de faire revenir les enfants à l’école », a-t-il déclaré Et de plaider pour un « retour progressif et concerté », avec pour objectif que « tous les enfants qui ont besoin de revenir à l’école (...) puissent trouver une école ouverte avec un temps aménagé. »
« Le mai sera une pré-rentrée »
Comment s’effectuera le retour à l’école ? «Le11,dans la plupart des écoles, ce sera une journée de pré-rentrée » pour les enseignants, a expliqué le chef de l’Etat. « Le 12, ou le 14 – il faut laisser sur le terrain les choix, peut-être chez certains un peu plus tard – on va accueillir progressivement les enfants », a-t-il indiqué. L’école va être organisée en quatre temps : en classe, en étude dirigée, en « vie pédagogique mais non scolaire » et à la maison. « L’Éducation nationale s’est mobilisée et on a apporté une offre éducative à distance : qu’on n’aille pas dire que les enseignants étaient en vacances. Ils se sont mobilisés, ils ont beaucoup travaillé et je voudrais leur rendre hommage. Il y a un formidable travail qui a été fait par nos enseignants », a salué Emmanuel Macron. Édouard Philippe, qui doit présenter demain les détails pratiques du déconfinement, a également qualifié la fermeture des écoles de « catastrophe pour les plus vulnérables des enfants et des adolescents », le décrochage scolaire étant selon lui « probablement une bombe à retardement ».