Les professionnels azuréens ont « besoin d’y voir plus clair »
« On a besoin d’y voir plus clair, d’avoir un horizon, des dates, commente Laurent Rossi, directeur exécutif du groupe Summer Hôtel (huit établissements trois et quatre étoiles à Nice, Menton et Cannes). Et des directives sanitaires claires. C’est un point sur lequel nos chaînes se préparent déjà, mais autant savoir les obligations qu’on aura à respecter ». À ce jour, le groupe a déjà commandé 40 000 euros de masques visières, gants, gel pour assurer le retour au travail des salariés. «Onen a pour un mois, un mois et demi » estime-t-il.
Le secteur est à genoux
Ce responsable demande aussi au gouvernement «de secouer les assureurs toujours absents d’une façon honteuse. Il faut qu’il les mette, de gré ou de force, à la table des négociations. Ils ont lâché en Allemagne. On ne demande pas 100 % de la perte d’exploitation mais si déjà on arrivait à 20 %, ce serait bien. Un assureur doit tendre la main en cas de coup dur. Le secteur est à genoux ». « L’État ne peut pas nous abandonner, plaide-t-il. On attend encore des allègements de charges conséquents. On a fermé mais on a des charges fixes, du personnel pour assurer la sécurité de nos établissements, des loyers car nos bailleurs sont privés. Il doit annuler des dettes fiscales, et les charges et pas pour trois mois mais au moins jusqu’à la fin de l’année », ajoute Laurent Rossi. Et de souligner : « Mon groupe est solide mais je suis inquiet pour ma profession. Et on a de quoi l’être ».
Du côté des plagistes cannois, « on attend de savoir quand on va pouvoir ouvrir » explique Olivier Rotondaro, leur porte-parole. Lequel travaille avec ses confrères et les autres acteurs du tourisme sur un plan de relance global. « Mais il nous faut des réponses et des certitudes pour pouvoir ouvrir. On se fait tous du souci, d’autant qu’à Cannes, on a fait d’énormes travaux en application de la loi Littoral depuis deux ans ». Dans l’hypothèse d’une réouverture mi-juin, plus d’une dizaine de plages de la ville seront restées fermées dix mois. « Alors, on croise les doigts en restant positifs, précise-t-il. De toute façon, certains établissements ne peuvent pas ouvrir du jour au lendemain, mais il nous faut une date le plus vite possible. Nous sommes un bateau de croisière prêt à prendre la mer ».