La Provence verte s’organise pour accueillir les élèves
Les élus des 28 communes de l’agglomération, les parlementaires, le sous-préfet et le directeur académique du Var ont échangé, lundi, sur la problématique de la rentrée du 12 mai prochain
Il aura fallu près de trois heures, lundi après-midi, pour entendre les positions des différents acteurs impliqués dans l’organisation (1) du retour en classe des élèves de primaire des vingt-huit communes de la communauté d’agglomération Provence verte (CAPV). Au terme de la réunion, il a été convenu que toutes les communes prendraient part au dispositif de retour en classe.
à % de parents « volontaires »
Les représentants des deux plus grandes communes, Didier Brémond (Brignoles, 1 800 élèves) et Christine Lanfranchi (Saint-Maximin, 1 400), ont, comme leurs collègues, enregistré un taux de parents désirant voir revenir leurs enfants à l’école d’environ 25à30%. André Guiol, président varois de l’Association des maires ruraux, a rappelé que ce taux devrait être revu à la hausse dans les jours suivant le 12 mai, de nombreux parents attendant de constater que « les choses se passent bien ». Pourtant, « pas question d’imposer quoi que ce soit, ni aux parents, ni aux élus », a rappelé Jean-Pierre Véran, président varois de l’Association des maires de France. « Chaque commune est invitée à “faire au mieux” en fonction de ses moyens, humains et matériels. » Une « montée en puissance » attendue qui devra tenir compte des règles de distanciation obligatoires.
« Tous les élèves peuvent être accueillis »
Olivier Millangue, directeur varois de l’Éducation nationale, précise « qu’il convient d’accueillir tous les élèves qui souhaitent revenir. Pour y parvenir, il faut raisonner en termes de flux : accueillir davantage d’élèves tout en respectant les règles d’hygiène suppose de réduire le temps d’accueil de chacun. Les enseignements se poursuivront à distance en parallèle afin d’assurer la base de l’enseignement : lire, écrire, compter… » Il souligne par ailleurs que le confinement a permis d’expérimenter en urgence de nouvelles modalités d’enseignement « qui nous permettent de nous préparer à un fonctionnement sur la durée ». En filigrane : la rentrée de septembre dont, pour le moment, personne ne sait de quelle manière elle devra être organisée. Le directeur veut se montrer confiant : « Seuls 2 % des élèves ont “disparu” durant le confinement, 80 % des enseignants sont aujourd’hui prêts à revenir dans les établissements. » Un taux qui, lui aussi, est amené à augmenter, selon Olivier Millangue.
Les enseignements positifs de la crise
Selon l’ensemble des intervenants, cette troisième réunion et la mise en place généralisée de la rentrée dans les communes de l’agglomération ont montré l’unité des élus face au défi d’organisation qui leur est lancé. À l’instar de Didier Brémond ou de Christine-Lanfranchi, Olivier Bitz, sous-préfet de Brignoles, souligne la bonne tenue des débats entre les élus et les administrations, comme l’efficacité des décisions qu’ils prennent ensemble : « Des solutions uniques ont été mises en place pour faire face à une situation complexe. Tous ont montré que l’on pouvait faire confiance à l’intelligence des territoires, tant dans le dossier éducation que, précédemment, dans ceux des déchets ou de la poste. » Un constat repris par les députés La République en Marche Valérie Gomez-Bassac et Fabien Matras, qui outre saluer l’initiative du président de l’agglomération Didier Brémond, rappellent qu’ils font « remonter » auprès des instances nationales les informations et les difficultés rencontrées au niveau local. « L’école ne sera probablement plus “comme avant”. Réussir la rentrée scolaire dépend aujourd’hui de la volonté des enseignants, élus et surtout parents de travailler ensemble », a estimé Valérie Gomez-Bassac. 1. Réunis autour de Didier Brémond, président de la CAPV : une vingtaine de maires, Olivier Millangue, directeur départemental de l’Éducation nationale, Olivier Bitz, sous-préfet de l’arrondissement de Brignoles, les députés Valérie Gomez-Bassac (6e circonscription) et Fabien Matras (8e, cinq communes concernées). La sénatrice ChristineLanfranchi Dorgal représentait Saint-Maximin. JeanPierre Véran (maire de Cotignac) et André Guiol (Néoules) intervenaient également en tant que présidents varois des associations nationales de maires.