À Saint-Raphaël, un report d’une semaine « si toutes les conditions sont réunies »
« Une impréparation totale du gouvernement », « une boulimie normative », « de la précipitation », « des directives contradictoires »... Les mots du maire de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier, en disent long sur la situation inconfortable dans laquelle se trouvent les municipalités à l’aune du déconfinement.
« Hors de question d’être malhonnête »
« Pour l’instant, nous avons opté pour une réouverture des écoles le 18 mai, ce qui nous laissera une semaine de latitude pour observer ce qui aura été mis en place dans d’autres communes... Et surtout pour remplir toutes les conditions, sanitaires et pédagogiques ». Comme il l’a martelé ces dernières semaines, Frédéric Masquelier entend prendre sa décision « en concertation totale avec les directeurs d’école et les parents d’élèves. Notre rôle est d’être crédible auprès d’eux. Il est hors de question d’être malhonnête. Nous souhaitons faire du cas par cas ». Après un sondage auprès des parents d’élèves, il s’avère que seulement 30 % des enfants raphaëlois reprendraient le chemin de l’école (environ 800 sur 2 400). « La reprise de l’école ne peut se faire que sous certaines conditions et avec des mesures précises. Au niveau sanitaire, nous devons être extrêmement rigoureux,
Si toutes les conditions (sanitaires et pédagogiques) sont réunies, les écoles de Saint-Raphaël pourraient rouvrir... le mai.
avec des exigences renforcées : des tests pour les adultes, pas plus de 10 élèves par classe… » Sur le volet pédagogique, les différents acteurs (mairie, inspection académique, directeurs d’école) se penchent encore sur de nombreuses questions. « On a reçu une circulaire de 54 pages du ministère vendredi
dernier, indique le maire. Chaque jour, on reçoit de nouveaux textes sur les conditions sanitaires et pédagogiques de reprise. C’est flou. Il faut savoir où l’on va et ce que l’on veut pour les enfants : de la garderie améliorée, une continuité pédagogique, finir le programme ? Avec combien d’enseignants ? Sachant aussi que le contenu des leçons n’est pas le même
pour les scolaires qui sont en classe et ceux à distance... » D’ici la fin de la semaine, une nouvelle réunion entre la municipalité et les directeurs d’école devrait se tenir pour avancer sur toutes ces problématiques. Un cas d’école en forme de casse-tête qui n’a rien d’un jeu.
Après plusieurs réunions, dont une dernière hier avec des parents d’élèves, le maire de Puget-sur-Argens, Paul Boudoube, a décidé de rouvrir les six écoles de sa commune la semaine prochaine. «Ilyaurauneprérentréeleetlepourles enseignants et les agents. Nous en profiterons pour vérifier et peaufiner toutes les mesures et procédures sanitaires. Les enfants pourront rentrer le jeudi ». Sur les effectifs qui retrouveront la classe, il table sur environ % des scolaires, « sachant que certains parents vont sans doute attendre de voir comment ça se passe ». À Roquebrune, même timing, avec une rentrée le , mais avec des critères d’accès prioritaires, pour des motifs professionnels ou de situation familiale (familles monoparentales, artisans, commerçants...). Aux Adrets-de-l’Estérel, le maire Jean-Paul Reggiani donnera sa décision après un dernier échange avec l’inspection académique cette semaine. Une école (celle concernant les élémentaires) sur les deux pourrait rouvrir lundi. Enfin, rappelons qu’à Fréjus, le maire David Rachline a décidé de ne pas rouvrir les établissements scolaires avant la rentrée de septembre (lire nos éditions précédentes).