La famille à la maison dans la dernière ligne droite
Alors que chacun doit sortir le moins possible, nous vous faisons rentrer dans la vie de deux familles, qui nous racontent leur quotidien en mode « confinement » : semaine 8, jour 50
Pour les Demeulemeester, qui habitent dans le centre ancien de Toulon, la perspective du déconfinement ne rime pas avec « retour à la normale ». Loin s’en faut. Déjà parce qu’Adèle, élève en CP, ne retournera pas à l’école la semaine prochaine. « Sa maîtresse ne reviendra pas physiquement parce que son conjoint à des soucis de santé. Du coup, elle va mettre en place un système de ‘‘classe virtuelle’’ », explique Aurélie. La maman est d’ailleurs très sceptique sur le protocole mis en place dans l’Éducation nationale : « Comment imaginer obliger des enfants de cet âge-là à respecter une distance d’un mètre ? C’est absurde... » Pour Martin, l’aîné, élève en 6e au collège Peiresc, la rentrée est programmée le 18 mai. Mais pas à temps complet. « La classe sera découpée en sous-groupes avec des cours donnés une semaine sur deux ». Pas simple à gérer pour les parents. « Mon employeur m’a informé que je pouvais télétravailler jusqu’à la fin du mois. Au-delà, il faudra voir... »,
Des signes de reprise
Difficile pour la famille de se projeter. « Il y a encore beaucoup d’incertitudes même s’il y a certains signes de reprises. Dans le centre, on voit que de nombreux commerçants sont en train de dépoussiérer leur boutique, c’est positif, cela veut dire que la vie reprend ». Mais reprendra-t-elle comme avant ? Probablement pas tout de suite, pour les Demeulemeester... « On discute avec des amis, on a hâte de refaire des apéros... Mais en même temps on se pose des questions. Voir neuf personnes différentes chaque soir, est-ce bien raisonnable ? » En attendant, Aurélie et Jérôme ont décidé d’instaurer un petit rituel de confinement. À l’instar de certains de leurs copains de la haute ville qui, tous les soirs à 20 h diffusent de la musique depuis leur balcon, ils ont décidé d’ambiancer leur quartier depuis leur terrasse qui domine les toits de Toulon. « On a commencé avec du Shakira lundi soir ! C’est une manière de participer au rituel de 20 h. C’est quelque chose d’important. Pour les soignants mais aussi pour nous. Une manière de relâcher la pression après une journée de confinement ».