Duel tendu pour la présidence du RCT association
Entre Alex Massari, actuel président de l’association et Olivier Rouard, le prétendant désigné, le torchon brûle. Leur amour du RCT est commun mais leur vision diffère
C’est probablement la querelle des anciens et des modernes mis au jour avec les prochaines élections pour la présidence du RCT Association qui se dessine. Cette structure détient symboliquement , % de la SASP (section professionnelle) mais possède surtout le nom, le logo et le numéro d’affiliation du club. Si un terrain d’entente n’est pas trouvé d’ici au jour du scrutin, deux listes – une situation inédite – s’opposeraient alors. Prévu initialement le mai, ce vote pourrait être repoussé à cause de l’épidémie et des mesures barrières en place. À la tête de l’association depuis six ans, l’actuel président s’est engagé à organiser le vote dès le feu vert de la FFR donné. Entre Alex Massari, ancien proviseur du lycée Bonaparte, ans et Olivier Rouard, chef d’entreprise de ans, c’est la même passion. Tous deux ont le RCT inscrit dans leurs gènes. Entre la vision d’une politique associative à tous crins d’un côté et un schéma plus professionnel de l’autre, le fossé pourra-t-il être comblé d’ici peu ? Deux listes en présence sont-elles souhaitables dans l’intérêt même du club ? Les ego de chacun sont-ils la clef du différend ? Chacun présente sa version.
porte sur la vision de rugby et surtout la méthode. « Soit on monte dans le train, soit on reste à quai », avance ce cheminot de l’ovalie.
Une logique d’entreprise
Décideur, M. Rouard serait plutôt style TGV, M. Massari, plus favorable à la démocratie participative est davantage locomotive. « Nous avons tous deux, le même objectif, mais pas la même méthode pour y parvenir », explique le dynamique « chef de gare ». Aller plus loin dans la structuration du club (l’association s’installera dans le tout prochain centre de Berg pour faciliter les synergies), revoir la cellule de recrutement et travailler en étroite collaboration avec les clubs voisins sont ses axes de travail prioritaires. S’allier au côté du bâtisseur (Bernard Lemaître) avec le renfort de quelques glorieux anciens est également un point d’importance. Faire grimper à terme le budget de 1,2 million à 2 millions d’euros pour permettre au centre de formation de devenir avec les meilleurs formateurs une véritable machine à champions est un des buts affichés. « L’empereur de la librairie » souhaite donner au RCT Association une véritable dynamique d’entreprise en se montrant plus réactif et professionnel et en y associant également davantage d’anciens afin de perpétuer l’unité et l’histoire du club.
Un passage en douceur dans la continuité
Ces prochaines élections lors d’une assemblée générale qui s’annonce sous tension, Alex Massari les regrette, voire les redoute, dans l’intérêt même du club. Blessures, déceptions, divergences, hypocrisie, trahisons semblent être le terreau de cette division qui anime l’avenir de l’emblématique club formateur. Alex Massari, président du RCT depuis 2014, envisageait un passage de témoin en douceur et dans la continuité. Aujourd’hui, il a le sentiment d’être poussé vers la sortie. Il s’en explique : « En mars dernier, Olivier Rouard m’a proposé une rencontre pour former une éventuelle coprésidence. L’idée me paraissait séduisante. Lui prenait en charge les secteurs sportifs et partenariat, moi la gestion et l’administratif. Par la suite, sa position a évolué puisqu’il envisageait alors une tête bicéphale avec, à ses côtés, cette fois Xavier Taccard, nommé alors ‘‘Premier ministre’’. Une terminologie qui m’a heurté dans le cadre d’une association loi 1901. J’ai appris cette prise de position début avril. J’ai été surpris du retournement de certains que je considérais comme des amis depuis de longues années. La politique menée depuis que je suis à la tête de l’association a été définie par le comité directeur à l’unanimité. Tout fonctionne de façon très collégiale. Et puis, j’ai rapidement compris que des choses se tramaient dans mon dos. » Et de poursuivre en dressant un premier bilan : « Face à la tempête économique qui nous attend tous, il va falloir connaître quels seront nos moyens financiers à venir. Des commissions médicales et sociales très solides devront être mises en place. Cette agitation soudaine à de quoi surprendre. De voir des membres du bureau qui ont adhéré à notre politique retourner leur veste soudainement est décevant. Nous sommes des bénévoles. Le seul intérêt qui doit prédominer, c’est nos minots. Notre carburant c’est l’envie, la passion. J’ai été le président national des Droits de l’Homme. J’ai toujours pensé aux
Une équipe complémentaire, structurée et motivée”
Olivier Rouard
Le seul intérêt qui doit prédominer, c’est nos minots”
Alex Massari
autres, dans l’intérêt des autres, de nos minots en l’occurrence. Je pense à ce titre de champion de France Crabos. C’est bien le fruit du travail des éducateurs dans chaque catégorie. L’association n’est pas une petite entreprise, c’est une entité qui se gère de façon collégiale pour l’amour du rugby. J’ai récupéré le club avec une ardoise, elle est, question finance, aujourd’hui en belle santé. On doit tous oeuvrer dans le même sens. On est assez grand pour se mettre autour d’une table et discuter. J’espère que la raison va l’emporter. N’oublions pas que nous sommes une association forte et indépendante vis-à-vis de l’entreprise SASP. On ne joue pas dans le même monde économique. » Les deux parties parviendrontelles à trouver un accord, une plate-forme commune pour permettre au club d’avancer ? Dans l’intérêt même du RCT, on ne peut que le souhaiter…