Var-Matin (La Seyne / Sanary)

En direct de chez... Florent Latreille Ils sont acteurs de la vie culturelle de la région, en attendant de nous retrouver en vrai, ils nous parlent depuis leur confinemen­t…

- NATHALIE RICCI

Infirmier le jour, humoriste la nuit. C’est de cette cadence un peu folle que Florent Latreille, à la fois humoriste, chanteur, poète et comédien, a tiré l’essence de son premier one-man-show, qu’il a déjà présenté lors de tremplins et plateaux d’humoristes ou en première partie de Tano, Laurent Barat et Laura Laune. Entre humour noir et chaleur humaine, il parvient à nous faire rire en nous dévoilant l’envers du décor et en dédramatis­ant l’univers de la santé. Confiné à Nice, Florent Latreille admet « qu’en ce moment une de mes deux casquettes est beaucoup plus présente ! Ces temps-ci, le boulot a pris une tout autre allure, mon service habituel a fermé donc je me retrouve à remplacer dans les autres. D’autant plus qu’entre les collègues qui tombent malades et ceux qui se barricaden­t chez eux par peur de le devenir (peu, mais il y en a), le travail ne manque pas ! « Après, j’ai conscience de faire partie des privilégié­s, je travaille en psychiatri­e et, pour l’instant, on n’a pas eu un seul patient infecté depuis le début de l’épidémie. Heureuseme­nt cela dit, parce que niveau distances de sécurité, ils ne sont pas au point… Alors, pour moi, le confinemen­t consiste surtout à mettre encore plus en lumière le décalage entre les journées “repos” et les journées “boulot”. Dans un cas, je passe ma journée à calmer mes angoisses, courir dans tous les sens, éviter que trop de voix parlent en même temps… Dans l’autre cas, je vais travailler ! Et quand je sors du boulot, fatigué et saturé par l’univers de la santé, je suis cerné de toutes parts. Je vais sur le Net pour penser à autre chose : on ne parle que de ça ! Télé, radio : même combat. Heureuseme­nt je peux passer du temps avec mon épouse, elle me parle de ses journées et je peux enfin me changer les idées, vu qu’elle est… infirmière également ! » (rires) Hâte de retrouver les planches ? «Lascèneme manque et j’avoue ne pas avoir beaucoup de temps à consacrer à l’écriture et à la création de contenu humoristiq­ue, mais je sais que mon public est toujours là : tous les soirs il m’attend, et je n’ai qu’à aller sur mon balcon à  h, pour profiter des applaudiss­ements. Merci, public ! »

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