Scandale auto du « dieselgate » en Allemagne : vers des indemnisations ?
Volkswagen pourrait être contraint de rembourser aux particuliers au moins une partie du prix d'achat des voitures diesel aux moteurs truqués, selon un premier avis rendu hier par la plus haute juridiction allemande dans ce gigantesque scandale mondial. La Haute cour de justice a ainsi estimé au cours de l'audience que l'achat d'une voiture équipée d'un moteur truqué pourrait en lui-même aboutir à un préjudice, remettant en cause la défense du constructeur. Tout remboursement devra cependant « prendre en compte dans une certaine mesure » l'utilisation du véhicule, et donc sa perte de valeur au fil du temps.
Arrêt rendu en mai
Ceci exclut a priori un remboursement intégral, a ajouté le juge Stephan Seiters, rejetant la demande des requérants. La cour s'intéresse au cas d’Herbert Gilbert, 65 ans, qui a acheté d'occasion en 2014 une Volkswagen Sharan diesel, un des quelque 11 millions de véhicules pour lesquels le constructeur a avoué, en septembre 2015, avoir placé des logiciels truquant leurs émissions polluantes. Un arrêt sera rendu le 25 mai, près de cinq ans après l'éclatement du scandale « dieselgate » qui a déjà coûté plus de 30 milliards d'euros au constructeur allemand. L'essentiel de cette somme -- frais juridiques, amendes et dédommagements -- a pour l'heure été déboursé aux États-Unis, notamment pour généreusement indemniser les clients pour la reprise de leurs véhicules. En Allemagne, le constructeur a payé trois amendes d'un total de 2,3 milliards d'euros.