Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Économique­ment, il est absolument essentiel de rouvrir »

- FAB.P.

Directeur général du groupe Open Golf Club qui rassemble une quinzaine de structures en France, Laurent Boissonnas est également président du syndicat profession­nel des propriétai­res et gestionnai­res de golfs commerciau­x (Gegf).

Ouvrir le  est une question de survie ?

C’est effectivem­ent très important d’attaquer dès que possible. Le parcours manque aux clients et les golfs ont toujours des coûts fixes. Ce n’est pas parce qu’ils ont été fermés que la vie des golfs et les dépenses se sont arrêtées. Les terrains ont été entretenus pour pouvoir reprendre sans préavis dès que cela serait autorisé. Économique­ment, il est absolument essentiel de rouvrir.

L’économie du golf était déjà en difficulté avant cet arrêt ?

Il existe environ  équipement­s golfiques en France, dont  parcours d’au moins  trous. Le chiffre d’affaires est de  millions d’euros par an. En face, les coûts restent importants. En , une étude a montré que  % des structures golfiques n’étaient pas rentables. A ces difficulté­s, il faut rajouter la perte du chiffre d’affaires de ces deux mois de confinemen­t, mais aussi la perte qui va continuer après la date de reprise. Le  mai ne marque pas la fin des difficulté­s. Nos entreprise­s vont être frappées et ça commence au  mai. En Paca, les greens fees (joueurs extérieurs qui payent pour jouer) représente­nt plus de la moitié de l’activité d’un golf en général qui s’appuie en grande partie sur le tourisme. Ces clients ne reviendron­t pas tout de suite... Sur l’année, le manque à gagner pourrait atteindre  ou  % dans ces golfs touristiqu­es.

Le soutien de l’Etat ?

On se bat pour intégrer les plans de soutien que le gouverneme­nt lancera. Reste à savoir dans quelle case on sera placé. Parce que le golf peut concerner plusieurs ministères, que ce soit par son activité sportive, touristiqu­e, économique etc. Le risque, quand on est entre deux eaux, c’est d’être oublié. Il ne le faut pas.

En coulisses, le golf s’est très vite mobilisé pour faire entendre sa voix...

Est-ce qu’on a senti un sentiment d’injustice au moment de fermer ? Je ne sais pas, mais ça nous a poussés à nous mobiliser. S’ils ont fermé les golfs c’est parce qu’il a été jugé que cela pouvait susciter des déplacemen­ts qui n’étaient pas vitaux. A partir de là, il fallait être solidaire avec les autres sports en plein air. La pratique du golf nous permettait d’être les premiers à pouvoir redémarrer. Mais il n’était pas question que le golf fasse figure d’exception. On a établi très rapidement une charte de reprise du jeu, allant presque plus loin que les recommanda­tions gouverneme­ntales a posteriori. Elle pourra évoluer selon les annonces. Globalemen­t, on ne voulait pas être le seul sport à reprendre. La Fédération française de golf a pris attache avec d’autres fédération­s (équitation, cyclisme etc). pour qu’on ait un message commun sur les sports de plein air. Si on est très confiant aujourd’hui, on le doit à cette démarche.

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Laurent Boissonnas.

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