Des signes inquiétants en Allemagne, en Chine et en Corée du Sud
Jusqu’ici largement citée en exemple pour sa gestion de la crise à la fois plus souple et plus efficace que les autres grands pays européens, l’Allemagne est déjà confrontée à la fragilité du déconfinement. Dans ce pays où les restrictions n’ont jamais été aussi fortes qu’en France, et où un assouplissement a eu lieu mercredi dernier, l’Institut national de virologie RobertKoch a fait état hier d’une hausse du taux d’infection, repassé autour de la zone considérée comme potentiellement dangereuse, de 1 à 1,1. Ce taux mesure la moyenne de gens qu’une personne atteinte de la maladie va à son tour contaminer. Un chiffre inférieur à 1 suggère que le nombre d’infections dans le pays tend à la baisse, alors qu’un niveau supérieur suggère une tendance à la hausse. Et il est passé de 0,7 à plus de 1 en quelques jours seulement. De premiers signaux étaient apparus vendredi, qui montraient déjà une dégradation de la situation : trois cantons (à Coesfeld en Rhénanie du Nord-Westphalie, et à Segeberg au Schleswig-Holstein) ont dépassé le seuil maximal autorisé de 50 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants. Le premier est en conséquence déjà revenu sur la levée des restrictions ; les deux autres trancheront cette semaine. Et cinq autres cantons se rapprochent désormais de ce seuil, a indiqué hier l’Institut Robert-Koch. De façon plus accessoire, la reprise du football dans le pays, qui avait reçu le feu vert, est également remise en cause, le Dynamo Dresde venant de se placer en quarantaine après la détection de deux cas de Covid-19.
Un nouveau cas à Wuhan un mois après le dernier
D’autres mauvaises nouvelles sont parvenues de Chine et de Corée du Sud, deux pays où la situation semblait pourtant sous contrôle de longue date. À Wuhan, foyer d’origine de la pandémie, le niveau de risque épidémiologique d’un quartier a été relevé hier de « faible » à « moyen », après la découverte d’un cas de Covid-19, le premier depuis le 3 avril. D’une manière plus générale, la Chine a fait état hier de 13 nouveaux cas sur son territoire, premier bilan quotidien supérieur à 10 depuis le 1er mai. En Corée du Sud – considérée dans le monde entier comme un modèle dans la gestion de la crise, et où les mesures de distanciation sociale venaient d’être assouplies mercredi –, les autorités locales de Séoul ont décrété la fermeture de tous les établissements nocturnes de la capitale après l’apparition d’un nouveau foyer d’infection dans le quartier branché d’Itaewon. Plus d’une vingtaine de nouveaux cas ont été rattachés à un homme de 29 ans testé positif après avoir fréquenté cinq clubs et bars le week-end précédent. Quelque 7 200 personnes auraient fréquenté ces établissements.