En Italie, 700 000 enfants n’ont pas assez à manger à cause de la crise
Le chiffre donne le tournis. Environ 700 000 enfants en Italie sont en « difficulté alimentaire » à cause de la précarisation de certaines familles et de la fermeture des écoles engendrées par la crise, a alerté hier la Coldiretti, principale organisation agricole du pays. Qui souligne que « les cantines scolaires étaient l’occasion pour beaucoup de garantir à leurs enfants un repas chaud ». Parmi les nouveaux pauvres figurent « les familles de ceux qui ont perdu leur emploi saisonnier, les petits commerçants ou artisans qui ont dû fermer, les personnes employées clandestinement qui ne bénéficient pas de subventions spéciales ou d’aides publiques et n’ont pas d’économies, ainsi que de nombreux travailleurs temporaires ou ayant des activités occasionnelles ».
Le Sud particulièrement touché
Ces difficultés sont répandues dans toute la péninsule, mais les régions les plus touchées sont dans le Sud : 20 % des pauvres se trouvent en Campanie, 14 % en Calabre et 11 % en Sicile. Facteur aggravant : la Coldiretti a relevé en avril une hausse des prix à la consommation pour les fruits (+8,4 %), les légumes (+5 %), le lait (+4,1 %) ou encore la charcuterie (+3,4 %). Outre la « course aux achats » pour cause de confinement, ces hausses sont liées à la fermeture des bars, restaurants et des marchés locaux dans de nombreuses régions, estime l’organisation. Un impact toutefois atténué par un vaste élan de solidarité dans la péninsule, où sont présentes des centaines d’associations caritatives. Près de quatre Italiens sur dix (39 %) ont déclaré prendre part à des actions de solidarité, par des dons en argent ou en paquets alimentaires.