Boutiques de vêtements : reprise à toute vapeur !
Prête à accueillir la clientèle, la filière a méticuleusement tissé sa reprise en instaurant ses propres règles sanitaires. Mais au moins 15 % - fragilisés - garderont rideau fermé ce lundi...
T «out le monde est près. ». Caroline Baron est confiante. Confiante mais pas crédule. La représentante régionale de la Fédération de l’habillement (FNH), qui gère deux boutiques de prêt-à-porter féminin sur Marseille, est bien consciente que tout ne va pas « redémarrer d’un coup de baguette magique ». « Si on veut gagner cette crise, ce sera dans le temps, collectivement et économiquement ! », insiste celle qui parle également au nom des autres enseignes de la filière. Qu’elles évoluent dans la lingerie, mercerie, linge de maison, rideaux voilage ou figurent parmi les gros franchisés. Soit un total de 4 500 boutiques pour quelque 9 000 salariés.
Privatisation possible de la boutique
Alors que la pandémie a vu certaines chaînes de renom comme La Halle, André ou Orchestra être placées en procédure de sauvegarde, les indépendants veulent y croire. Et mettent pour cela tous les moyens à leur disposition pour sécuriser personnel et clientèle (lire ci-dessous). « En interne nous pouvons tout à fait nous organiser avec nos salariés pour les horaires décalés, étant donné que l’activité sera certainement
Caroline Baron présidente de la fédération de l’habillement Sud, se veut optimiste au nom des points de vente qu’elle représente. Dans les boutiques mannequins et (futurs) clients en sautent déjà de joie !
réduite au départ. J’invite déjà à laisser les portes de nos boutiques grandes ouvertes. Cela fera toujours un point de contact en moins ! », préconise-t-elle. Face aux contraintes, l’organisation et les initiatives sont au rendez-vous. « De mon côté, je suis par exemple
beaucoup sur la prise de rendez-vous par téléphone, mail ou réseaux sociaux, avec privatisation possible de la boutique sur des tranches horaires précises : 810 h, midi-13 h et 18-20 h. Certains continueront aussi à fonctionner avec les commandes par internet en livraison », explique Caroline, qui ne se voit pas imposer le port du masque à ses clients.
Quant à ce qui concerne la limitation des essayages, encore une fois, la commerçante surfe sur le credo positif. « Nous faisons confiance aux gens. Ils sauront être raisonnables, tranquillise-t-elle. Tout cela n’est que du ‘‘++’’ car il n’y a aucune demande stricte du gouvernement », poursuit la responsable.
e crise sociale
Alors bien entendu, ces mesures auront un coût non négligeable qui viendra encore fragiliser les commerçants qui ont fermé pendant deux mois. « Nos entreprises de proximité font face à leur 4e crise sociale en un peu plus de 24 mois et sont à bout de souffle », prévient la Fédération, dont les adhérents se remettaient à peine du choc lié aux Gilets jaunes, grèves liées aux retraites, etc. Selon Caroline Baron, au moins 15 % des boutiques de la Région garderont rideau fermé ce lundi. Pas certain que les aides de l’État, de la Région Sud et des fournisseurs soient suffisantes pour toutes celles dont la trésorerie était déjà aux abois. Selon un sondage de la Confédération des commerçants de France, 85 % se disent « inquiets pour la survie de leur commerce ». D’autant qu’ils ne peuvent pas (encore) compter sur l’effet d’entraînement des bars et restaurants qui demeurent leurs principales locomotives côté affluence.