Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Délinquanc­e en chute libre

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En matière pénale, depuis le 16 mars, la priorité a été donnée au jugement ou renvoi des affaires avec des personnes détenues. Toutes les audiences ont été annulées, au profit de la visioconfé­rence. « Mais nous avons traité les affaires de flagrant délit, notamment des violences intrafamil­iales, des affaires de stupéfiant­s, ou même du travail dissimulé », indique le procureur.

Violences à domicile

« Il y a eu 50 % de délinquanc­e en moins, en zone police et gendarmeri­e, mais 15 % de violences intrafamil­iales en plus », constate M. Camberou. Il attribue cette baisse au phénomène de confinemen­t : moins de délinquanc­e de rue, mais davantage de violences familiales. « Dans cette période. On a posé trois téléphones grand danger. » Le procureur attribue au même phénomène les nondépôts de plaintes dans les

Le procureur Patrice Camberou.

conflits de voisinage. «On ne va pas déposer plainte parce qu’on est confiné. On ne sait pas si on n’aura pas une explosion des dépôts de plaintes après. »

Le civil est à jour

« Nous avons essentiell­ement traité les urgences liées aux libertés

individuel­les, indique la présidente. Et nous avons pris des ordonnance­s de protection à la suite de violences familiales. En revanche, les juges ont travaillé à leur domicile, pour rendre des décisions qui vont sortir dans les trois prochaines semaines. On s’est mis à jour. »

La quantité d’affaires à juger a bien entendu augmenté avec le confinemen­t. Jusqu’à constituer un stock qu’il faudra prendre le temps de résorber. « Il s’est accumulé sur deux ans, par les effets de plusieurs facteurs qui ont contraint à renvoyer des dossiers, explique le procureur. À commencer par le mouvement des gilets jaunes, ensuite les intempérie­s

du mois de novembre dernier, puis en janvier la grève des avocats, et dans la continuité la crise du Covid. » « Aujourd’hui il est de plus de trois mille dossiers au pénal, dont deux mille en correction­nelle. On a perdu six mois dans l’ensemble. Et pour les dossiers à l’instructio­n, on a perdu dix mois entre la clôture du dossier et la convocatio­n pour être jugé, il faut désormais

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La présidente du tribunal judiciaire, Mme Nathalie Fevre.

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