Ce Six-Fournais a passé son confinement en Colombie
Yohann Zanarelli a trouvé refuge pendant 44 jours dans une ferme. Là-bas, en compagnie de sa soeur et d’autres « expatriés », il a vécu des moments inoubliables. Qu’il raconte
Un confinement qui se transforme en voyage d’une vie. C’est le résumé de l’histoire que vient de vivre le Six-Fournais Yohann Zanarelli. Parti en Colombie le 8 mars, pour rejoindre sa soeur Élodie qui effectuait un voyage de quelques mois en Amérique du Sud, il a vu son vol retour annulé (voir Var-matin du 20 mars). Alors que le confinement national en Colombie allait être décrété le 23 mars, le frère et la soeur prennent la décision de quitter la capitale, Bogotá, pour privilégier un hébergement avec moins d’inconvénients. En descendant dans le sud du pays, ils trouvent refuge dans une ferme de Popayán.
Deux euros par jour
Là-bas, ils sont hébergés dans une auberge par le propriétaire des lieux, Carlos, en compagnie de cinq autres Français et d’un Canadien. Très vite après leur arrivée, leur hôte tient une petite réunion pour expliquer aux touristes les règles de vie à adapter. « Il nous a dit qu’il allait nous faire payer l’équivalent de deux euros par jour avec tout compris. Ce n’est absolument rien du tout. Je ne suis même pas sûr qu’il souhaitait faire du bénéfice. Il voulait simplement nous rendre service », relate Yohann Zanarelli.
Potager et carrelage
Les exilés de force sont ensuite rejoints par la famille de Carlos. Un moment qui a vraisemblablement marqué le Six-Fournais : «Un jour, il nous demande si ça ne nous dérangeait pas que sa famille le rejoigne parce qu’elle habitait dans une petite maison en ville. Ça montre toute la gentillesse de ce monsieur. »
Une fois bloqués dans ce lieu qui pourrait s’apparenter à un petit paradis, grâce à son ruisseau, sa cascade et ses champs à perte de vue, les pensionnaires de l’auberge décident également de rendre service. Ainsi, tous les matins, ils n’hésitent pas à aider Carlos dans l’entretien de sa propriété : «Onluiafaitun potager exceptionnel. Au début, il y avait un champ et maintenant, c’est un potager de 120 m². À l’étage, il y avait deux pièces en travaux, on a poncé, on a repeint, on a refait du carrelage. On lui a refait ses deux pièces. Ma soeur, elle, a réalisé une fresque sur un mur avec plein de jolies phrases », détaille tout en enthousiasme le Varois. Ce confinement dans ce lieu paradisiaque n’en était presque pas un, selon lui : « Quand j’avais des nouvelles de mes amis d’ici, et que je les voyais chez eux, ils me disaient : “mais reste là-bas, tu es mieux”. Je pense même que si j’avais pu rentrer avant, je n’aurais pas pris l’avion, tellement j’étais bien là-bas. »
Des souvenirs à jamais gravés
Ces 44 jours ont aussi été animés et égayés par des moments de sport, l’anniversaire du père de Carlos, la naissance de deux petits veaux : « Je ne regrette vraiment pas d’être resté coincé si longtemps. J’ai découvert une superbe famille. » Une semaine après avoir quitté l’Amérique du Sud,
Yohann garde contact en « appelant les Français restés confinés là-bas ». Il avoue même : « Carlos souhaitait venir en Europe. Je lui ai dit : “viens chez moi, tu seras le bienvenu” ! C’est devenu un collègue et je m’en rappellerai toute ma vie. » Des souvenirs à jamais gravés, comme ce matin du retour de Yohann et Élodie où l’émotion s’était jointe aux adieux : «À 7 heures, la famille était réveillée, elle nous avait préparé le petit-déjeuner, pour ensuite nous dire au revoir avant qu’on monte dans le taxi. C’était vraiment magnifique. » Assurément le voyage d’une vie…