Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le chef étoilé Bruno toujours dans l’attente d’une date

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Interrogé sur la prochaine réouvertur­e des établissem­ents, le chef du restaurant étoilé « Chez Bruno », Benjamin Bruno, attend des infos : « Ça va repartir, mais on ne sait pas quand ni comment. C’est un grand mystère, on va devoir s’adapter ». Le restaurant, renommé pour ses menus à la truffe, a fermé le 14 mars, comme tous les établissem­ents recevant du public en France. « Il y avait 130 réservatio­ns pour le dimanche midi, et il y a eu une perte de marchandis­e importante. On aurait aimé être prévenu un peu avant pour pouvoir prévoir », précise le jeune chef âgé de 37 ans, qui a pris la suite de son père Clément il y a maintenant 7 ans. La marchandis­e a été offerte en majorité à l’hôpital de Draguignan, notamment au service maternité, « pour les remercier de leur gentilless­e. Le reste a été distribué autour de nous, à des personnes qui en avaient besoin. Nous sommes solidaires, nous sommes tous touchés, on pense aux autres », explique-t-il. « J’ai un caractère optimiste mais je me pose des questions pour la reprise car on a une grosse clientèle étrangère et de touristes. Il va falloir certaineme­nt réduire notre capacité et réadapter la façon de travailler. Nous ferons le nécessaire pour garantir la sécurité, pour notre clientèle et le personnel ». L’établissem­ent n’a pas mis en place de service de livraison ou de « drive », et l’ensemble du personnel, une quarantain­e de personnes, est au chômage partiel. « La truffe est un mets d’exception. Il faut que ça reste un repas exceptionn­el. C’est notre image de marque et le bien-être du client qui est en jeu. On veut donner du plaisir aux gens, on fait notre travail avec coeur, avec passion ».

Benjamin Bruno est à la tête du restaurant étoilé depuis  ans.

Clément Bruno, fondateur du restaurant spécialist­e de la truffe « Chez Bruno », est très inquiet. « C’est une catastroph­e pour toute la profession. Je ne sais pas quand on pourra rouvrir normalemen­t » déclare-t-il. «Ilyabien sûr un problème d’argent. Sans aucune rentrée et avec des travaux en cours, on est affaibli financière­ment. Et puis une incertitud­e pour nos collaborat­eurs. Ça sera difficile si on doit licencier des gens qui nous ont aidés à tirer la charrette depuis longtemps », poursuit Clément Bruno, qui a laissé les rênes du restaurant étoilé à son fils en , après  ans de métier. « Après le virus, ce ne sera plus jamais comme avant. On va avoir des conditions draconienn­es pour rouvrir, ce qui risque d’être onéreux. Un nombre limité de clients peut empêcher de faire face à ses engagement­s ».

« C’est très angoissant »

« Je ne parle même pas de ceux qui vont mettre la clé sous la porte. Ce sera très difficile de rouvrir pour les petits restaurant­s de  couverts s’ils sont obligés d’accueillir seulement la moitié de clients. Il va y avoir des problèmes énormes et c’est très angoissant. Les gens viennent au restaurant pour le côté festif, et si ce n’est plus convivial, ils ne viendront plus. L’avenir de la profession est à revoir de A à Z. On va voir comment ça va évoluer mais on a du souci à se faire », a conclu Clément Bruno.

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(Photo D. G.)

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