Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Ma petite vaisselle verte

Faire une vaisselle 100 % biodégrada­ble, c’est tellement... gratifiant ! Réalisez votre liquide maison, fabriquez des tawashis japonais lavables et cultivez des éponges végétales

- NATHALIE BRUN

On le sait, les petites vaisselles pleines de tensio-actifs font les grandes rivières de pollution. Des stations d’épuration qui filtrent peu ou prou les agents chimiques, des flopées de plaisancie­rs et de vacanciers qui font mousser leurs couverts dans les zones protégées… Heureuseme­nt, les produits de vaisselle biodégrada­bles et pas chers deviennent monnaie courante dans les grandes surfaces. Et la tendance post-confinemen­t s’annonce encore plus verte. Elle plébiscite aujourd’hui les produits et accessoire­s pour la vaisselle faits maison, inoffensif­s pour la nature et ultra-économique­s pour l’homme. Objectif zéro déchet, zéro rejet toxique et sensible réduction quotidienn­e de l’empreinte carbone.

Un peu d’huile de coude

Côté liquide vaisselle, les formules de grands-mères fleurissen­t dans la presse féminine et sur le Net. Testée pour vous, celle-ci fleure bon le savon de Marseille, elle est superdégra­issante et très simple à réaliser. On peut l’agrémenter avec quelques gouttes d’huiles essentiell­es de lavande, de pin ou de menthe. Versez dans un plat à salade un litre d’eau bouillante, 50 grammes de copeaux de savon de Marseille, une cuillère à soupe de savon noir, une cuillère à soupe de bicarbonat­e de soude, une cuillère à soupe de vinaigre d’alcool et une cuillère à soupe de cristaux de soude. Mélangez et laissez reposer à l’air libre quelques heures. Ensuite, mixez le mélange qui s’est solidifié en ajoutant progressiv­ement de l’eau, jusqu’à obtenir la consistanc­e sirupeuse d’un liquide vaisselle. Rajoutez éventuelle­ment les quelques gouttes d’huile essentiell­e. Mettez en flacons en récupérant d’anciens contenants de produits ménagers en verre ou en plastique que vous pourrez réutiliser longtemps. Choisissez de préférence les ingrédient­s (qu’on trouve très facilement dans le commerce) en version bio. Et voilà de quoi fabriquer un stock de plusieurs mois pour quelques euros.

Et vlan, passemoi l’éponge

Autre courant venu du Japon : les tawashis, ces mignonnes petites éponges qu’on s’amuse à fabriquer soi-même avec des chutes de tissus ou de vieux vêtements. Elles sont lavables et donc plus hygiénique­s que les éponges jetables qui sont des nids à bactéries et qui ne sont pas recyclable­s. On peut les tisser à l’aide d’une planchette de bois agrémentée de quelques clous. Ou les tricoter avec de la ficelle de sisal (qui facilite le grattage), au crochet ou avec de grosses aiguilles. Ceux qui ont la main verte peuvent se lancer dans la culture d’éponges végétales. Et oui, dame nature a pensé à tout ! Pour la vaisselle mais également pour la toilette, la Luffa est une éponge naturelle qui se cultive facilement dans le Sud, sur le balcon ou au potager. La plus utilisée, la luffa égyptienne, est tout à fait comestible. Cette plante grimpante de la famille des cucurbitac­ées, plutôt décorative, rappelle la courgette ou le concombre. On trouve ses graines dans les pépinières, et on fait les semis comme ceux des courges ou des pastèques. Ce sont les fibres du « squelette » spongieux de la plante qui, une fois séchées, donnent cette excellente éponge. Pour finir cette vaisselle durable dans les règles de l’art, on utilise bien sûr l’eau de la bassine de rinçage pour l’arrosage des plantes.

La luffa, un grattoir qui se mange aussi

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