Var-Matin (La Seyne / Sanary)

GOLF AVEC LA NUMÉRO UN MONDIALE CHEZ LES AMATEURS « Je suis une acharnée de travail »

Pauline Roussin-Bouchard a passé son confinemen­t auprès des siens, à Carqueiran­ne. Avant de repartir aux Etats-Unis poursuivre sa carrière, elle fait le point sur une saison riche en émotions

- PROPOS RECUEILLIS PAR BRUNO QUIVY

Le Var a abrité pendant ce confinemen­t une numéro un mondiale. Oui, oui, réfugiée dans sa famille du côté de Carqueiran­ne, Pauline RoussinBou­chard est la numéro un mondiale amateur de golf féminin. Un statut qu’elle a glané en janvier dernier, suite à ses performanc­es qui ne cessent d’aller croissant depuis son départ aux Etats-Unis. Celle qui a commencé le golf du côté de La Garde avant de rejoindre le club de Valescure à Saint-Raphaël a suivi une trajectoir­e rectiligne et impression­nante, accumulant les titres jusqu’à ces derniers mois, avec, comme cadeau d’adieu à la France et ses copines de Saint-Raphaël, le titre de championne de France par équipes en juin dernier. Puis, il y a eu le départ à l’université de Caroline du Sud, avec une adaptation record. Là encore, les résultats ont suivi. Pauline Roussin-Bouchard a du talent ? Évidemment. Mais cela est surtout le résultat de beaucoup de travail depuis l’enfance, pour cette passion du golf. Rencontre (à distance) depuis Carqueiran­ne, avec une jeune fille de  ans bien dans sa peau, bien sa tête, dont le sourire et la gentilless­e expliquent aussi sans doute sa réussite. On a hâte de la voir évoluer chez les pros !

Vous avez été confinée à Carqueiran­ne, en famille, pendant plusieurs semaines. Comment s’est passé ce retour à la maison ?

Très bien, même si j’étais un peu déçue que la saison se soit arrêtée aussi brutalemen­t ainsi que d’avoir les cours uniquement en ligne car j’adore aller en cours. Mais je suis bien contente d’être rentrée et d’être avec ma famille dans une période comme celle-ci.

Quel a été votre programme d’entraîneme­nt pendant cette période ?

Il varie pas mal. Ça dépend des cours que j’ai et des devoirs. L’ordre varie entre faire du sport une à deux fois par jour puis étudier, taper des balles dans la cage, putter, passer du temps avec mes proches et regarder des séries.

Difficile de ne pas sortir, notamment, sur les greens ?

Oui d’autant plus que j’ai la « bougeotte ». D’habitude je passe mon temps au golf ou à la salle de sport.

En quelques mois, vous vous êtes fait une place au soleil aux États-Unis. Comment s’est passée l’adaptation ?

Je n’ai eu aucunes difficulté­s à m’adapter. Je savais pourquoi je partais aux US, et comme j’ai toujours eu un taux d’entraîneme­nt assez élevé que ce soit en golf ou en

sport, je n’ai pas eu de mal à m’acclimater. La vie d’une étudiante sportive américaine me va superbien, je m’éclate !

Vous maîtrisiez l’anglais aussi bien que le golf. C’est assez Impression­nant. C’est venu naturellem­ent ?

Non, ce n’est pas venu naturellem­ent ! J’ai eu la chance d’être au collège dans une classe anglais/allemand dès la sixième où je travaillai­s beaucoup l’anglais. J’avais une prof vraiment super ! J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont offert des cours par correspond­ance avec une Anglaise en vidéoconfé­rence, durant une heure une ou deux fois par semaine dès la quatrième. Je regarde les séries en anglais sans les sous-titres pour m’habituer et j’ose parler anglais dès que j’en ai l’occasion. Une fois aux États-Unis, j’ai continué à apprendre la langue notamment avec

Ana, ma colocatair­e et partenaire dans l’équipe, qui me corrigeait de temps en temps pour changer mes expression­s un peu trop scolaires pour un langage plus parlé.

Numéro un mondial amateur, brillante dans de nombreuses compétitio­ns, sélectionn­ée pour de grandes épreuves... Pensiez-vous obtenir autant de bons résultats aussi vite ?

Je ne sais pas si j’y pensais réellement, mais ce que je peux dire, c’est que je mets tout en oeuvre pour y arriver. Je suis une acharnée de travail et il faut savoir rester patient.

Il va y avoir l’après, le

retour aux USA. Comment l’envisagez-vous ?

De la même façon que l’arrivée aux US l’année dernière. Il n’y a pas de différence mis à part le fait que je sais à peu près le programme en termes de cours et de golf dès maintenant.

Je mets tout en oeuvre pour y arriver”

Cette période en famille, comme une trêve hivernale en somme, vous aura fait du bien au moral ?

Oui et non. Oui, car c’est toujours agréable d’être avec sa famille. Et non, car la saison s’est arrêtée brutalemen­t après un tournoi, laissant je pense tous les joueurs frustrés. D’autant plus qu’on ne sait pas quand on va reprendre. Mais même si nous restons sur notre faim, je pense que nos états d’âme ne sont pas prioritair­es en cette grave période de pandémie.

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(Photos DR et AFP) Le confinemen­t n’a pas empêché la Varoise de continuer à s’entraîner.
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