Var-Matin (La Seyne / Sanary)

RENCONTRE Virginie Michel siffle la fin des clichés ‘‘

- PROPOS RECUEILLIS PAR C.C.

L’univers du football américain se résume pour beaucoup en un cliché : aux hommes les casques et les épaulières pour l’affronteme­nt musclé, aux femmes la petite tenue de pompom girls. Si cette caricature a longtemps vécu, les lignes bougent. Dans un milieu encore largement masculin, la « women squad » passe à l’offensive. À tous les niveaux. Jusqu’au sommet de la fédération avec l’arrivée de Brigitte Schleifer au poste de présidente en décembre 2017. Une première. Dans la région, une femme aussi se distingue tout particuliè­rement : Virginie Michel. À 47 ans, cette responsabl­e QHSE d’un grand groupe national est l’un des cinq arbitres régionaux féminins en France, la seule en Paca. La Belgentiér­oise, sociétaire des Canonniers de Toulon, est une femme de caractère et de passion.

J’ai rencontré une vraie ouverture d’esprit ”

Comment avez-vous connu le football américain ?

Par le hasard des rencontres. J’ai toujours évolué dans le milieu sportif. Jeune, je jouais au volleyball à Cannes. Ensuite j’ai connu le rugby en tant qu’éducatrice bénévole auprès des jeunes en Normandie. Puis c’est la découverte de ce qui est devenu ma passion sport grâce à mon entourage de l’époque : le foot US avec le club Overlord de Bayeux en . Ce fut une révélation immédiate. Il y a eu une attirance visuelle, une accroche. Au fur et à mesure, j’ai découvert une pratique très technique, très tactique. Les retransmis­sions télévisuel­les ne permettent pas de percevoir à quel point ces deux aspects sont primordiau­x.

Quel fut le déclic pour franchir le cap et devenir arbitre ?

Là encore, une rencontre. Avec Matthieu Lermier, un arbitre national du club des Conquérant­s (à Caen). Il est surtout formateur. Après quelques discussion­s autour de la pédagogie, il m’a convaincue. En plus, le club avait un besoin dans ce domaine. J’ai donc franchi le pas. C’est ainsi que j’ai débuté arbitre club (ARC) et fait mon entrée dans le corps arbitral.

Vous êtes désormais arbitre régionale (ARR), la seule en Paca. Cela ouvre de nouveaux horizons ?

Tout à fait. Je suis arrivée dans le sud en . J’ai pris mes marques avec les Canonniers et en  j’ai postulé pour devenir arbitre régionale. Désormais j’ai une double casquette puisqu’en plus de la noire pour arbitre assesseur, j’ai maintenant la blanche d’arbitre principale. Et j’officie en élite.

Arbitre principal, c’est être à la tête d’une équipe d’arbitres. Comment s’impose-t-on en tant que femme dans un sport à connotatio­n masculine ?

Avec le caractère, je suppose. Et la persévéran­ce (rires). J’ai plutôt été agréableme­nt surprise. Tout au long de mon parcours, j’ai rencontré une vraie ouverture d’esprit dans le monde du foot US. Que ce soit avec les joueurs ou mes confrères, tant sur le terrain qu’à l’extérieur, les relations ont été très souvent respectueu­ses. Une fois que vos compétence­s ont été testées, être une femme devient un avantage. Cela permet de calmer l’ambiance plus rapidement. La notion de respect arrive plus facilement. Surtout avec les coachs.

Envisagez-vous d’évoluer encore au sein de l’arbitrage ?

Pas pour le moment. Ma vie profession­nelle est chronophag­e. Je viens tout juste d’être nommée ARR, je vais donc prendre le temps d’acquérir de l’expérience. Le règlement français issu de la NCAA (le championna­t universita­ire aux États-Unis) évolue chaque année. C’est à moi d’expliquer les modificati­ons aux coachs et joueurs.

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 ?? (Photos L. M. et DR ?? L’arbitre, licenciée chez les Canonniers, a également un rôle d’explicatio­n des nouvelles règles de ce sport si particulie­r.
(Photos L. M. et DR L’arbitre, licenciée chez les Canonniers, a également un rôle d’explicatio­n des nouvelles règles de ce sport si particulie­r.
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