Grimé en alien, JuL rappe à Saint-Hermentaire
Le chanteur aux milliards de vues sur YouTube vient de sortir une nouvelle vidéo qui met en scène un extraterrestre. Et durant une courte séquence, il danse devant la cité dracénoise
Cinq secondes. Pas plus, mais pour les fans dracénois, c’est déjà énorme. Entre 1’22 et 1’27, un alien danse en claquettes devant un panneau qui ne laisse aucun doute quant au lieu où se situe l’action : “Draguignan”. Mais pourquoi JuL est-il venu rapper dans la cité du Dragon (s’il est vraiment venu) ? Car la courte séquence vidéo est issue du dernier clip du rappeur marseillais. Le garçon, adulé des jeunes, est une star de la pop urbaine, fort de plus de 2 milliards de vues sur YouTube. La dernière vidéo, Fait d’or, totalise, trois jours après sa parution, déjà plus de 3 millions de visionnages. Bref, JuL, c’est du lourd. De son vrai nom Julien Mari, le chanteur de 30 ans a donc choisi pour décor, entre autres lieux situés partout en France, la cité HLM de Saint-Hermentaire de Draguignan. Un quartier difficile, à l’image de ceux dépeints dans quelques-unes de ses chansons. Celle-ci résonne davantage comme une sorte de règlement de comptes envers ceux qui seraient tentés de rivaliser avec le lauréat d’une Victoire de la musique (en 2016). Sans oublier les jaloux, les envieux… Autant de rivaux qui ne font pas peur à “la machine”, nom du nouvel album à paraître de l’artiste. Le vingtième en six ans pour le prolifique JuL. Attendue en juin par les fans du rappeur, La machine devrait tenir son calendrier malgré la crise sanitaire qui traverse encore le pays. Une crise qui a eu pour conséquence l’annulation du concert événement que devait tenir l’artiste au stade Vélodrome de Marseille, le 6 juin.
JuL est-il seulement venu à Draguignan ?
Retour sur la vidéo. L’animation 3D met en scène un extraterrestre qui rappe devant des paysages urbains. Pas de place au doute, l’avatar, c’est JuL, dont l’un des surnoms les plus populaires est “l’ovni”. Seul en mouvement, le personnage danse avec talent tout en débitant le flow propre au chanteur. En arrière-plan, donc, des quartiers qui défilent, des photos retouchées pour apparaître sous forme de dessin. Un effet surprenant, réalisé par le studio de création Slam, crédité en début de vidéo avec le label indépendant, créé par JuL lui-même, D’or et de platine. Si l’homme est du genre discret dans les médias (il n’a pas répondu à nos sollicitations) un début d’explication a été trouvé auprès de Marcel Mendy, responsable production pour Slam création, en région parisienne : «JuL nous a transmis une liste de lieu qui lui tenait à coeur. Des quartiers de toute la France. On a récupéré des images que nous avons retravaillées sur ordinateur pour obtenir le rendu “dessin” qui fait notre patte. » Une explication confirmée par quelques habitants du quartier rencontré sur place. « C’est une connaissance de JuL qui habite ici et qui lui a demandé de faire apparaître le lieu dans son clip. » Un proche suffisamment influent pour obtenir gain de cause. Il faut dire que de l’avis général, JuL est du genre généreux. « C’est une belle rencontre, une belle expérience, rapporte Marcel Mendy. Il est super-sympa, et très professionnel. Il sait ce qu’il veut. » JuL n’est donc sans doute pas venu en personne à Saint-Hermentaire. Tant pis pour les fans dracénois, qui se consolent en voyant leur rappeur préféré mettre en valeur “leur” ville. Pour un titre un peu différent des autres, davantage porté sur les paroles que sur la musique, pourtant marque de fabrique de celui qui avoue luimême dans Fait d’or proposer « des flows de fou qui font bouger ta daronne ». Loin de l’image du rappeur bling-bling, dont il se moque ouvertement dans son dernier titre (« J’fais danser des mémés et des mômes, une chambre, un mic’, besoin du minimum »). Proche de son public, jusqu’à Draguignan.