Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Pas de nouveau avant deux semaines »

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« Mon premier métier, c’est médecin !, lance Jean-Yves Huet, maire de Montauroux. Et mon avis, c’est qu’il faut être prudent... Je pense qu’aujourd’hui, il est raisonnabl­e de se laisser quinze jours, jusqu’à la fin du mois, pour observer notamment comment les choses se déroulent dans les classes depuis la rentrée scolaire. Si tout va bien, nous rouvrirons l’accès au lac, avec des mesures de protection adéquates. » Un constat que partage Robert Trabaud, maire de Tanneron, également concerné. « Pour le moment, je préfère attendre, il y a trop d’incertitud­es dans l’avenir. » Et Jean-Yves Huet de rappeler l’inconnue qui demeure autour de l’épidémie. «Si on voit qu’elle a tendance à s’amenuiser – certains estiment même qu’elle est peut-être en train de disparaîtr­e, à l’image du professeur Raoult –, je rappelle aussi que d’autres estiment qu’une seconde vague est possible… » Lui aussi confronté à l’incertitud­e, le maire craint un afflux massif sur les berges. « Regardez ce qui se passe dans certains magasins : depuis le déconfinem­ent, les gens s’y ruent et se retrouvent les uns collés aux autres. Imaginez que l’on ouvre les plages autour du lac et que les gens s’y agglutinen­t... Ça peut être dramatique. »

« On rouvrira dès que possible »

Conscient de l’inquiétude qui règne chez les acteurs touristiqu­es, il rappelle également que c’est tout un bassin qui pourrait être davantage impacté sans réouvertur­e, à commencer par sa commune. «Il ne faut pas perdre de vue que

Montauroux sera aussi touchée en termes de retombées économique­s. Alors, évidemment, dès que j’estimerai qu’il est possible de rouvrir les plages sur le plan sanitaire, dans des conditions sécurisées, avec des directives très précises, je le ferai... » Pour cela, une demande devra être faite au préfet, lequel autorisera ou non la réouvertur­e. « On ne peut pas s’amuser à faire n’importe quoi. On nous dit un peu tout et son contraire. Et les médecins n’ont pas d’indication­s et de directives précises émanant de l’Agence régionale de la santé (ARS). La seule statistiqu­e que l’on a, c’est le nombre de morts tous les jours. Certes, c’est important. Mais pourquoi l’ARS n’analyse pas la situation ? Pour que l’on sache où en est concrèteme­nt l’épidémie et comment on peut envisager la suite. À ce moment-là, on pourrait prendre des décisions plus consciente­s dans ce débat aujourd’hui contradict­oire... Quand on voit qu’un jour on est à 70 décès et que le lendemain, on est repassé à 300, qu’est-ce qu’il faut en déduire ? Il faudrait qu’on puisse nous dire : voilà où l’on en est, et voilà ce qu’il faut faire... »

Office de tourisme : « La logique n’est pas à l’anticipati­on »

« Le lac est une grosse force attractive du Pays de Fayence, c’est certain, précise, Xavier Bouniol, directeur de l’office de tourisme intercommu­nal. Il attire à la fois une clientèle de proximité qui vient à la journée et des touristes qui séjournent sur le territoire. Sans oublier les pêcheurs. » Dans l’éventualit­é où le lac resterait fermé au  juin, « l’impact serait forcément négatif, pour les vacanciers et tous ceux qui travaillen­t aux alentours du lac. Toute l’économie locale serait touchée. Mais à l’heure actuelle, on n’est pas dans cette optique-là. Pour notre part, nous n’en sommes pas à chercher des solutions pour anticiper une fermeture potentiell­e cet été, puisqu’aujourd’hui, tout en restant prudent, nous sommes dans une logique de réouvertur­e progressiv­e des lieux publics. Nous sommes sur une évolution positive, je suis confiant pour l’avenir. »

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(Photo doc VM) J.-Y. Huet, maire de Montauroux.

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