Syndicats : « La crainte d’un chantage au travail »
Le retour à une vie économique normale, c’est pour quand ? La question, les organisations syndicales se la posent, en se montrant inquiètes « pour les salariés qui ont perdu de l’argent depuis deux mois », résume Olivier Masini, secrétaire général de la CGT du Var. Avec % du salaire brut indemnisé en chômage partiel, la perte est mathématique. « Pour un Smicard, euros de moins, et on plonge de l’autre côté. » La baisse s’accentue selon les situations individuelles : « Qu’on aille trouver des salaires qui n’ont pas de prime ! » Les primes ne sont pas intégrées au calcul.
« Laboratoire social à ciel ouvert »
La CGT s’inquiète aussi que « le chômage partiel ne soit capté par de grosses entreprises, qui ne jouent pas le jeu. Comme on l’a vu avec le CICE », d’où cette demande de « suivi des aides de l’État ».
Au moment de la reprise, « il va y avoir du chantage au travail, redoute encore Olivier Masini. L’état d’urgence sanitaire est un laboratoire social à ciel ouvert, avec un gouvernement qui dirige par ordonnance et touche au droit du travail ». Cette fragilité du monde salarié risque de « surtout toucher les petites structures, poursuit Myriam Barnel, secrétaire générale de FO , celles où il n’y a pas de représentation syndicale, pas de rapport de force ». Inquiétude aussi, sur les reprises forcées, ou tout au moins contraintes, « sans matériel de protection et sans véritable réorganisation ». Enfin, « dans un département comme le Var, on peut se demander comment le travail saisonnier va redémarrer .» La saison commence ordinairement début avril. 1. Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.