Le pasteur Badet : « Les cultes ne vont pas se vivre comme avant »
Un peu avant les fêtes de Pâques, déjà perturbées par les mesures de confinement, Christian Badet, pasteur à Hyères et Toulon, nous avait expliqué que, pour l’Église protestante unie, « la participation au culte n’est pas une obligation. Chacun peut vivre sa foi chez soi ». Aussi accueille-t-il la décision du Conseil d’État avec une certaine retenue. « Ce qui prime avant tout, c’est de préserver la santé et la vie », insiste-t-il. Comme pour justifier ce détachement, Christian Badet confie : « Personnellement, je n’ai absolument pas ressenti l’interdiction de réunion dans les lieux de culte comme une atteinte à la liberté de culte ». Pour l’heure, le pasteur n’a donc pas l’intention de se précipiter au temple. « Le gouvernement a huit jours pour décider des mesures à mettre en place. On se pliera à ses directives et bien sûr à celles des responsables de notre église. Et s’il faut attendre le mois de juin pour rouvrir, on attendra ». Une façon de rappeler discrètement que l’Église protestante unie n’est pas à l’origine de la procédure judiciaire engagée devant le Conseil d’État. Christian Badet émet par ailleurs quelques réserves. Il n’est pas dit en effet que, même autorisés à retourner au temple, les fidèles s’y pressent. « On ressent de la peur, de la crainte, notamment chez les personnes âgées. Je ne sais pas si les gens vont reprendre le chemin du temple ». Et de conclure : « Les cultes ne vont pas se vivre comme avant ».