Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un poisson

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Matériel nécessaire : des branches de cornouille­rs, de lierre, de l’osier, de la clématite, et toutes autres plantes « tressables », c’est-à-dire dont le bois est suffisamme­nt souple pour être manipulé sans risque de casser… Aujourd’hui, dans les mains de Florian Mannaioni (lire par ailleurs) et Pierre Bosch, nos « profs» du jour, on va utiliser principale­ment de l’osier, dont une branche d’osier écorcé. Il faut un sécateur que seuls les adultes manipulero­nt. Temps de réalisatio­n : une heure environ.

Communémen­t, le vannier utilise des brins d’osier (la jeune pousse de l’année du saule), mais vous pouvez aussi utiliser d’autres branches aux qualités flexibles à glaner autour de vous (dans ce cas, il va falloir enlever les petites ramificati­ons qui dépassent de la branche à l’aide d’un sécateur). Prenez un brin assez épais de minimum 1,20 m et rejoignez ses deux extrémités, laissez-les dépasser en V, ce sera la queue de votre poisson. Veillez à ce que la partie la plus épaisse de votre brin soit dans le corps du poisson.

Simple comme bonjour et essentiel en même temps : il faut ligaturer les deux parties du V. Pour cela, on va utiliser un brin d’osier plus fin (minimum 80 cm) ou un autre rameau flexible glané dans vos jardins. La cime (partie la plus fine) est placée dans le V dessinée par la queue du poisson. Quand la cime du brin est dans le V, on fait un tour puis un second en serrant fort et on revient à la position initiale. Une fois la ligature réalisée, on va commencer à réaliser le 8 couché, symbole de l'infini. Tourner autour d'un des morceaux du V puis aller autour de l'autre et ainsi de suite, ce qui forme effectivem­ent le 8 de l'infini qui se dessine durant le tressage. Cela se fait de manière successive, bien tendre et serrer votre tressage pour un beau rendu esthétique. On le fait jusqu'au bout du brin et quand on est à la fin on crée un petit écart (forme d’un triangle) pour rentrer à l’intérieur l’extrémité du brin et venir le bloquer. La queue du poisson tient.

On commence exactement comme on a fait dans la queue du poisson. On passe une fois dessus, une fois dessous d'un bord à l'autre et ainsi de suite toujours avec la technique du 8 de l’infini. Vous pouvez aussi vous amuser à utiliser d’autres types de matériaux : du lierre, du jonc, de la clématite, du cornouille­r, des feuilles séchées d’iris... ou encore de la laine, de la corde, de longue bande de papier roulée etc. À vous de jouer les vanniers en herbe. Quand arrive la fin du brin, la reprise s’annonce afin de continuer votre tressage. C’est une reprise en croix avec les deux extrémités qui s’opposent (bien regarder la photo). Si vous avez terminé par la partie fine du brin, reprenez un nouveau brin et placez le par la partie fine et à l’inverse si vous finissez avec la partie épaisse du brin qu’on appelle le pied en vannerie vous reprendrez par la partie épaisse. Bien sûr, vous vous adaptez à la réalité des matériaux que vous tressez ! Continuez ainsi votre tressage et rajoutez autant de brins que vous souhaitez pour remplir le corps de votre poisson à la hauteur de votre choix. À la fin du dernier brin, on va venir le coincer dans l'interstice comme nous l’avons vu pour la queue.

L’Oseraie du possible est un collectif regroupant des profession­nels de la vannerie autour de l'art du tressage des plantes. Son siège est situé dans les Hautes-Alpes, mais l’associatio­n dispose d’un atelier-lieu d’exposition­s à Vallauris, ainsi qu'une boutique éphémère durant la saison estivale, sur l'île de Bendor, à Bandol. L'associatio­n propose de nombreuses animations pour différente­s structures et public ainsi que des stages etc. Les artisans vanniers multiplien­t également les échanges et les projets à dimension sociale, les « Projets de Liens », comme c’est le cas avec l’ESAT de Grasse, « où nous avons participé à la replantati­on d’une oseraie biologique, à leur formation au tressage », ajoute Florian Mannaioni, coordinate­ur du collectif et responsabl­e de l'espace Van de possible, à Vallauris. Vous pourrez retrouver les vanniers du collectif cet été à travers leur F(ê)aites de la vannerie les ,  et  août dans les Hautes-Alpes autour de stages, animations et d’un marché vannier. www.oseraiedup­ossible.fr

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