Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quand la Dream Team plantait  points à la France

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Jour d’ébullition à Monaco. Ce  juillet,  privilégié­s garnissent les travées de Gaston-Médecin. Match de gala entre la Dream Team et l’équipe de France dans une ambiance aussi survoltée qu’intimiste. Aucun des spectateur­s présents ne miserait un franc sur les tricolores – pourtant quatrième nation européenne – fraîchemen­t éliminés du tournoi préolympiq­ue avec seulement une défaite à Grenade. « C’est la première fois que je suis rentré sur un terrain en me disant que ce n’est pas grave si on perd. On savait d’avance qu’on n’avait aucune chance. Dire le contraire aurait été un manque d’humilité », rigole Hugues Occansey, alors ailier à l’Olympique d’Antibes Juanles-Pins, le meilleur scoreur de l’équipe nationale. Un maître mot anime les joueurs de l’Hexagone : prendre du plaisir. Et, bien sûr, limiter la casse face au rouleau compresseu­r américain. «Enfacedela Dream Team, j’ai vu des joueurs français qui étaient comme des enfants à Disneyland, qui prenaient des photos avec les Américains, se souvient Philippe Manassero, arbitre de ce match amical. Sur le terrain, les Américains étaient des Formule  face à des Formule . » Pourtant, la bande à Ostrowski, loin d’être ridicule, se paye le luxe de mener jusqu’à la e minute (-). « On n’avait rien à perdre dans ce match, on a joué notre va-tout avec une équipe incomplète, se souvient Francis Jordane, le coach de la

France en . On a tenu tête car ils sont montés doucement en régime. On n’a pas à rougir de notre première mi-temps. Puis, les rapports de force se sont inversés et ils ont pris l’ascendant. On n’a pas pu rivaliser. Plus qu’un collectif extraordin­aire, c’est surtout qu’ils étaient dangereux individuel­lement à tous les postes. »

 points d’écart

Le tarif est sans appel : - pour la Dream Team,  points dans la musette. Michael Jordan et Charles Barkley plantent  pions chacun. « Finalement, cet écart fut le tarif de toutes les équipes qui ont croisé le chemin des Américains pendant les JO, fait remarquer Hugues Occansey ( pts sur ce match) qui se souvient avoir défendu sur Michael Jordan. Il est hors norme, il va toujours plus vite, toujours plus haut. Il n’y a pas de comparaiso­n possible. La prise de balle de Magic en sortie de rebond était aussi hallucinan­te. Tout le monde voulait défendre contre tout le monde, on faisait des rotations toutes les  minutes. » Et nulle prétention dans le regard des membres de la Dream Team. « Ils nous respectaie­nt vraiment, ils nous prenaient d’égal à égal, poursuit-il. Ce qui est juste dingue après plus de  ans, c’est qu’on nous parle encore de ce match amical, où l’on prend tout de même  points. » C’est dire si la Dream Team aura marqué les esprits, tant sur les parquets qu’en dehors où chaque joueur avait une personnali­té attachante.

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(DR) Philippe Manassero au sifflet du match amical.

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