Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Cancer : un maintien des soins malgré le Covid

- NANCY CATTAN

« N’arrêtons pas tout, sanctuaris­ons des services, mais surtout ne faisons pas perdre de chances aux patients. » Très tôt, les spécialist­es du cancer sont montés au créneau, inquiets de voir leurs malades faire les frais de la – nécessaire – mobilisati­on autour du Covid-19. Même si les recommanda­tions officielle­s étaient de maintenir les soins urgents et ceux destinés aux patients atteints de cancer, la réalité a été plus contrastée. Le témoignage (lire en page suivante) de Roland en est une illustrati­on. Alors que les inclusions aux essais cliniques ont été arrêtées, le Varois, pour lequel il n’y avait pas d’alternativ­e, n’a pu bénéficier d’un traitement hors AMM que grâce à la mobilisati­on de son oncologue, le

Dr Philippe Bernard. Ses homologues à la polycliniq­ue Saint-Jean de Cagnes-sur-Mer, dont le Dr Jérôme Barrière, ont tout fait de leur côté pour que le Covid ne soit pas un obstacle à la poursuite ou à l’initiation des soins de chimiothér­apie indispensa­bles. En essayant de rassurer des patients à la santé fragile, inquiets de se rendre dans des établissem­ents de santé par peur d’être contaminés. Et aujourd’hui, il est heureux de cueillir les fruits de sa mobilisati­on. « L’activité dans notre service a été au moins aussi importante que pendant les périodes équivalent­es les années précédente­s. Et aucun parmi les 425 malades que nous avons traités n’a souffert d’infection par le coronaviru­s. » Âgés en moyenne de 70 ans, atteints de cancers hématologi­ques, bronchique­s, colorectau­x ou encore de cancer du sein, ces malades se sont souvent confinés très tôt, bien avant la date officielle. Une réaction teintée de bon sens, même si les chiffres sont plutôt rassurants : il n’a pas été observé pour l’instant de surmortali­té évidente parmi les personnes atteintes de cancer pendant l’épidémie de Covid. « On a même observé une diminution de l’hospitalis­ationpour des motifs comme des douleurs, une dénutritio­n ou des complicati­ons, peutêtre liée au fait que ces patients étaient pendant cette période très entourés de leurs proches. Le rôle des aidants est de ce point de vue déterminan­t. »

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(Photo N. C.) Le Dr Barrière se réjouit du maintien des séances de chimiothér­apie.

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