Comment ils ont « inventé » télé-rééducation et télé-soins Prévention
Même si l’exercice a ses limites, la prise en charge à distance de certains soins au bénéfice d’adultes handicapés a mis en évidence des avantages à cette pratique encore inexplorée
Elles sont kinésithérapeutes, psychologues, ergothérapeutes, orthophonistes ou neuropsychologue, et jamais elles n’avaient envisagé travailler autrement qu’en présentiel avec leurs patients. Confrontée aux contraintes imposées par le confinement, l’équipe varoise du Service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (Samsah) de l’association APF-France Handicap a pourtant dû « inventer » d’autres façons de faire. Elle a ainsi mis en place des télé-soins et de la télé-rééducation au bénéfice de ses usagers, essentiellement des personnes en situation de handicap souffrant de pathologies neurologiques (1). Basé à La Garde, «le Samsah varois a la particularité de ne pas simplement coordonner les soins d’intervenants libéraux, comme la plupart des services du même type, explique sa cheffe de service Graziella Perret. L’APF France Handicap a développé un vrai partenariat avec le centre de soins de suite et de réadaptation MGEN Pierre-Chevalier à Hyères, et c’est sur ses ressources que le Samsah s’appuie pour assurer le suivi de ses 25 usagers. » C’est cette équipe qui, dès le début du confinement, a commencé à réfléchir, à imaginer des outils pour poursuivre son travail .«Onaexploré ensemble d’autres pistes, d’autres façons de travailler qu’on n’avait jamais envisagées auparavant », indique le Dr Dominique Bourchany, médecin coordonnateur du Samsah. Certains ont travaillé via l’application Skype, d’autres, comme la neuropsychologue, ont préféré WhatsApp, qui offre la possibilité d’envoyer des messages texte tout en discutant en visio. Quelques semaines plus tard, « le travail n’est pas terminé, on continue de réfléchir mais on a mis en place des choses très rapidement, dès la deuxième semaine de confinement, grâce notamment aux aidessoignants, à l’infirmière et au travailleur social du Samsah, qui ont assuré au domicile des usagers l’organisation des séances de télé-soins, en les aidant à mettre en place les outils nécessaires. » Le premier bilan est positif même si, sans surprise, les professionnels insistent sur les limites de leurs télé-interventions : « Ce type de soins ne remplace pas le présentiel. Il faut parfois une démonstration directe… » Mais tous ont cependant découvert de réels bénéfices associés à ce mode de prise en charge inexploré.
« Une pratique complémentaire »
Renée, orthophoniste, et Marie Ève, neuropsychologue, évoquent l’exemple d’un