Une alliance change la donne à La Seyne
Alors que cinq candidats ont dépassé les 10 % des suffrages lors du premier tour, pas sûr que les prétendants au siège de maire soient aussi nombreux le 28 juin
Si la politique seynoise aime à se singulariser, il n’est encore jamais arrivé que cinq candidats soient en lice au matin du second tour d’une élection municipale. Cela va-t-il être le cas lors du scrutin prévu le 28 juin ? L’hypothèse semble improbable, même si les cinq listes qui ont rassemblé plus de 10 % des suffrages exprimés le 15 mars dernier peuvent techniquement se présenter devant les électeurs. Sauf tremblement de terre doublé d’un tsunami, Marc Vuillemot, le maire sortant, sera de la partie. Arrivé en tête avec un score de 23 %, le socialiste a de bonnes raisons d’espérer effectuer un troisième mandat. Tout juste 184 voix derrière (21,8 %), la candidate Les Républicains Nathalie Bicais croit elle aussi plus que jamais en son étoile. Enfin, Dorian Munoz (15,6 %), chef de file du Rassemblement national, n’a vocation ni à se désister, ni à se rapprocher d’adversaires qui n’ont de cesse de le vilipender.
Rassemblement à droite ?
Hier en fin d’après-midi, on a également appris que Sandra Torres n’entendait pas se retirer de la bataille électorale (lire par ailleurs) .Désormais main dans la main avec Serge Daninos, la conseillère régionale LR calcule peut-être que l’addition de son score (11,2 %) et de celui de l’ancien adjoint d’Arthur Paecht (8,9 %) pourrait lui permettre de conserver tout
La date limite pour le dépôt des listes en vue du second tour a été fixée au mardi juin à heures.
ou partie de ses ambitions. Ce, alors qu’une aventure individuelle ne l’aurait pas autorisée à jouer les premiers rôles. Pour elle, toutefois, le pari politique à plus ou moins long terme est risqué. Si le nouveau duo dit vouloir se tourner vers Nathalie Bicais pour un « rapprochement », rappelons que celui-ci n’est pas parvenu à se faire malgré plusieurs mois de tractations et l’intervention de Renaud Muselier lui-même. Autant dire que l’initiative de Sandra Torres, si elle échouait, pourrait faire grincer des dents chez les caciques des Républicains n’appréciant
guère l’idée d’une droite divisée, se tirant une balle dans le pied. Prise de court par cette annonce, son ancienne colistière, Nathalie Bicais, veut toutefois croire que pour l’électeur seynois, le second tour se résumera à un duel entre Marc Vuillemot et elle. « La primaire de la droite a eu lieu… », balaye-t-elle quand on évoque son adversaire.
L. Patentreger ouvre la porte à une union
Avec quatre prétendants possibles sur la ligne de départ, reste à connaître la décision de Luc Patentreger, candidat divers gauche soutenu
par Europe Écologie Les Verts, pour savoir si quinquangulaire il pourrait y avoir. Longtemps inflexible sur son souhait d’aller jusqu’au bout « défendre les valeurs de l’écologie », le médecin a semble-t-il lui aussi pris conscience qu’avec un score de 13,8 % au premier tour, il n’avait aucune chance de l’emporter, sauf à unir ses forces avec un autre candidat. Lâché par Denise Reverdito, conseillère municipale EELV qui souhaite un rapprochement avec le maire sortant, il voit, de surcroît, sa base se diviser sur la stratégie à adopter pour conserver La
Seyne à gauche. Ces derniers jours, les échanges virulents entre militants « citoyens » et autres élus de la majorité sur les réseaux sociaux montrent, si besoin était, que l’éventualité d’une union n’est plus taboue dans les deux camps. C’est d’ailleurs sur Facebook que Luc Patentreger a décidé de prendre la parole dimanche. Ce qu’il en ressort ? « Toutes les options sont sur la table », résume-t-il, se posant dorénavant en « faiseur de reine ou de roi ». Celui qui avait juré ne pas vouloir d’alliance avec Marc Vuillemot a donc « clarifié » ses propos. « Je suis contre les fusions politiciennes, mais je souhaite un contrat écologique puissant, fort, majeur pour la ville, justifie-t-il. Les négociations avec les uns et les autres vont s’ouvrir. Et pour ça, j’occupe désormais une position centrale. » Après deux mois d’hibernation forcée, la campagne est bel et bien rentrée dans sa dernière ligne droite. Et ce deuxième tour, qui a trente jours pour se décanter, s’avère presque aussi ouvert que le premier. Toutefois, pour les accords, le temps presse : la date limite du dépôt des listes a été fixé au mardi 2 juin.