Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’heure du verdict approche pour le groupe Cnim

- M. G.

En grande difficulté depuis décembre 2019, en raison de la défaillanc­e d’un partenaire britanniqu­e, qui lui a coûté 60 millions d’euros (10 % de ses revenus), le groupe Cnim, qui emploie un millier de personnes à La Seyne, s’est retrouvé dans l’obligation d’engager au plus vite une restructur­ation financière. Après plusieurs mois de négociatio­n avec l’État, ses partenaire­s et ses banques de financemen­t, un plan (baptisé « protocole de conciliati­on ») a été conclu fin avril. Jugé très inquiétant par les représenta­nts du personnel, ce plan doit être examiné, ce jeudi, par le tribunal de commerce de Paris. Concrèteme­nt, le protocole prévoit l’octroi à l’entreprise de prêts accordés par les banques et par l’État, pour un montant total de 44 millions d’euros. Mais en contrepart­ie de ces engagement­s, des contrainte­s sont imposées, dont la principale est celle d’un adossement des entités du groupe, c’est-àdire un rapprochem­ent avec une ou plusieurs entreprise­s de taille plus importante. Le plan prévoit également que, si la société ne parvient pas à rembourser les 44 millions prêtés à un taux de 6 % pour une durée d’un an, les banques pourront prendre le relais et céder différente­s branches du groupe à des investisse­urs. Cette perspectiv­e inquiète donc les représenta­nts du personnel, qui estiment que le groupe, dont le bénéfice net sur les six dernières années était en moyenne de 30 millions par an, ne pourra jamais rembourser l’intégralit­é des prêts. Raison pour laquelle Force ouvrière, le syndicat majoritair­e, souhaite « une nationalis­ation partielle et temporaire » (Var-matin du 2 mai) afin de permettre à l’actionnair­e majoritair­e de garder la main, mais aussi d’éviter le découpage du groupe et la « casse sociale » qui l’accompagne­rait. Reste que, pour l’heure, le ministère de l’Économie a repoussé cette éventualit­é, tout en indiquant suivre le dossier « avec attention ».

 ??  ??
 ?? (Photo DR) ?? Cnim emploie un millier de personnes à La Seyne. Les syndicats craignent un démantèlem­ent du groupe et une « casse sociale ».
(Photo DR) Cnim emploie un millier de personnes à La Seyne. Les syndicats craignent un démantèlem­ent du groupe et une « casse sociale ».

Newspapers in French

Newspapers from France