Déstockage de voitures : les idées reçues à l’amende
L’après confinement serait le bon moment pour faire des affaires chez les concessionnaires. Mais la théorie aguicheuse se vérifie-t-elle sur le terrain ? Pas vraiment. Petit tour d’horizon
S «i vous me faites 20 000 euros de moins, j’achète ! » La dame qui parle se tient face à une Citroën C5 Aircross, affichée à plus de 32 000 euros. « J’espère une remise maximum », souffle pour sa part Michel. « Il paraît qu’on peut faire de bonnes affaires, je viens vérifier » ,rigole Antoine. Derrière ces clients enthousiastes, on retrouve souvent un commercial qui fait la grimace. Ce genre de remarques, les professionnels les entendent souvent, ces derniers temps. Encouragés par quelques communications médiatiques, les potentiels acheteurs envisagent des remises folles. «On a tous vu les reportages à la télé, avec des garages qui font des coups de fusils parce qu’ils auraient trop de véhicules en stock. Mais comparons ce qui est comparable… » Et pour certaines enseignes qui vendent des occasions bradées (et encore, elles ne sont pas légion, lire ci-dessous), combien de concessions affichent des réductions « habituelles » ? C’est un peu le message que tentent de faire passer les vendeurs croisés hier autour de Draguignan. Peugeot, Renault, Volkswagen, Citroën… Même combat : sus aux idées reçues !
«Ilfautcalmerlejeu!»
Pour autant, ce n’est pas de nature à décourager le chaland. « Presque la moitié des clients qui viennent sont attirés par la possibilité de faire des affaires. Et ils le peuvent ! Mais pas forcément davantage maintenant qu’avant le confinement… » Pierre Fagot, directeur de Gémy Draguignan (Peugeot), poursuit : « Bien sûr, quelques modèles spécifiques peuvent bénéficier de réduction très importante au regard du stock disponible qui ne s’est pas écoulé durant deux mois. Mais ce sont des exceptions. » Le directeur général de Cinétis (concession Renault) confirme : « On est loin d’être dans une situation où l’on a des véhicules par-dessus la tête. » Du côté de Volkswagen, il y a bien l’opération « prix coûtant » sur les véhicules de démonstration, mais « sur le neuf, ce sont les remises “classiques” ». Bref, ainsi que le formule le commercial de chez Citroën, « il faut calmer le jeu ». Sans pour autant décourager les éventuels acheteurs. Et pour le coup, de l’avis général, c’est plutôt réussi. « Ce n’est pas régulier, tempère Thibaut Magrin-Duron de la marque allemande. Mais globalement, il y a pas mal de monde. » Même chose partout ailleurs. Logique, selon Pierre Fagot : « Dans notre secteur, l’achat correspond la plupart du temps à une nécessité. La typologie de la clientèle, ce sont des personnes qui n’auraient pas changé de voiture s’ils n’en avaient pas besoin. » George, qui repart avec une occasion, en est l’exemple parfait : « J’en suis à ma cinquième Twingo. Là, un camion m’est rentré dedans, il fallait changer. J’ai eu une petite remise… » Il ajoute en rigolant : « Mais c’est toujours aussi cher ! » Bon résumé ?