Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Au camping Lou Cabasson, le calme avant l’inconnu

Après plusieurs semaines de repos forcé, certains secteurs d’activité espèrent une reprise pour le 2 juin et ainsi sauver la saison. C’est le cas des campings...

- C. L.

Vide, désespérém­ent vide. À l’image de la piscine ou des allées longeant les mobile-homes, la vie est arrêtée au camping Lou Cabasson. On se croirait presque un 15 décembre, le soleil et la chaleur en plus. Depuis le 15 mars au soir, le site n’accueille personne à l’exception du couple Roucoult, les propriétai­res, et de leur fils. « D'habitude on ouvre en avril, explique Christine. Avant cette date on ouvre pour des ouvriers, mais depuis le confinemen­t il n’y a plus personne. Alors on espère rouvrir le 2, on croise les doigts. Il faudra, sinon ça va être compliqué. On a déjà subi les feux de 2017… Par rapport aux autres années, je ne suis pas fatiguée, pas submergée par les contrats, l'administra­tif, j'aimerais l'être… » sourit-elle. Dans son camping de 60 emplacemen­ts où se côtoient toiles de tentes et mobilehome­s, Christine Roucoult est dans l’attente. Des décisions gouverneme­ntales, européenne­s et des clients euxmêmes. « On sait que les Hollandais ne viendront pas, chez eux ça ne bouge pas trop. Les Allemands ont beaucoup annulé. » Elle compte donc sur les Français, habitués ou non, pour remplir son établissem­ent. « Ce ne sera sûrement pas comme les autres années, mais les gens ont besoin de partir, de changer d'air. De notre côté, on va essayer d'ouvrir jusqu'à novembre, d'habitude, on ferme au 30 septembre. Ça sera mieux que rien. À l’image de la piscine, le camping habituelle­ment animé, est désespérém­ent vide. Les propriétai­res espèrent rouvrir la semaine prochaine.

Mais on attend aussi des décisions sur la règle des 100 km. »

Une « formation Covid » le er juin

Outre ces changement­s de date, l’adaptation aux nouvelles règles sanitaires, aux interdits est aussi un grand saut dans l’inconnu. Si des panneaux avec les recommanda­tions d’usage ont été installés à l’entrée de la réception et un sens de circulatio­n mis en place, quid de la piscine, de l’aire de jeu pour enfants, des sanitaires ? « Nous avons une « Formation Covid » le 1er juin. Nous avons besoin de savoir comment gérer les mobile-homes, les sanitaires… Tout le monde se pose plein de questions sur la désinfecti­on. On aura des indication­s sur les gestes barrières,

sur ce qui est préconisé. » Et d’ajouter ; « Nous n’avons pas de demande de réduction des emplacemen­ts. Les distances sont là. Il existe la possibilit­é que l'aire de jeu pour enfants soit fermée. Peut-être faudra-t-il limiter le nombre d’enfants, ou imposer du gel hydroalcoo­lique à l'entrée, pareil pour les sanitaires. » Quant à la piscine, « on devrait avoir la possibilit­é de l’ouvrir, elle est en plein air, chlorée. Nous allons devoir peut-être mettre des restrictio­ns au niveau des transats…, mais la piscine c'est indispensa­ble », insiste-t-elle. Les gens ne vont pas tous les jours à la mer. On ne l’a pas encore remplie car c’est un coût. Mais les clients se positionne­nt par rapport aux plages ouvertes, aux restaurant­s, à la piscine, à l'aire de jeu

donc ils attendent de voir. Ceux qui viendront ici connaîtron­t les gestes à respecter. Mais le client ne sera peut-être pas forcément à l'écoute, ne comprendra pas, il est en vacances… Ce seront des vacances autrement, comme nous, nous travaillon­s autrement… » prévient-elle. Dans son malheur, le couple n’a pas, en plus, à gérer la présence d’un restaurant ou d’une salle de spectacle comme cela peut être le cas dans les grosses structures. « Les gros campings font des soirées, des animations, ça va être compliqué pour eux. Ici c’est plutôt familial, c’est l’avantage d'être une petite structure », souligne Christine Roucoult. Si les annonces sont favorables, le couple espère accueillir ses premiers clients post-confinemen­t dès le samedi 6. « En août on est plein normalemen­t, indique-t-elle. Il faut laisser les gens partir en vacances. Nous, le rythme nous manque, et si on rouvre pas, on va devoir aller tous les jours aux courses pour rencontrer des gens... » conclutell­e non sans humour...

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(Photos C. L.) Les règles sanitaires sont affichées à l’entrée.

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