Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La rose de mai fait la belle au Clos Notre Dame

La culture des plantes à parfum, traditionn­elle en Pays de Fayence depuis le XIXesiècle, est en plein essor. Après la cueillette de Rosa centifolia, viendront celles du jasmin et des tubéreuses

- V.G. vgeorges@nicematin.fr

Qui veut cueillir des roses ne doit pas craindre les épines. À Fayence, la cueillette 2020 a débuté dans des conditions particuliè­res, imposées pour lutter contre la pandémie du coronaviru­s. « Avec les distances à respecter, nous ne sommes plus deux faceà-face sur le même rang, mais chacune prend une rangée toute seule, c’est moins convivial » explique Amandine Rebuffel, du Clos Notre Dame. Sur place depuis 1865, sa famille produit du vin et cultive des plantes à parfum, dont Rosa centifolia, connue pour entrer dans la compositio­n du célèbre Chanel n° 5.

Aussitôt cueillies, aussitôt transformé­es

Quand le bourgeon de cette rose de mai s’ouvre, il n’attend pas. Depuis deux semaines, les cueilleuse­s sont à l’ouvrage tous les matins dès 7 heures. Selon les parcelles et l’âge des rosiers, il ne leur faut pas trop courber l’échine pour couper, d’un geste sûr, les fleurs entières et les glisser dans des sacourette­s, « cousues par Éliane, ma grandmère maternelle, et par une amie Julia Lambert, qui nous ont aussi fait des masques », souligne Amandine Rebuffel.

En fin de matinée, les roses sont apportées dans le garage du domaine et mises dans de grands sacs que son frère Bastien apporte directemen­t, à l’usine Firmenich

(1) de Tourrettes, où les fleurs sont immédiatem­ent transformé­es. Au Clos Notre Dame, les plantes sont non traitées et le désherbage de pétales. se fait au tracteur ou manuelleme­nt avec l’aide d’un cheval de trait pour passer entre les pieds. « On cultive aussi des tubéreuses et des iris. Depuis trois ans, on a planté 7 000 pieds de jasmin qu’on récolte depuis deux ans. Et on réfléchit à se lancer dans le lavandin », ajoute l’horticultr­ice de 23 ans. Elle a repris l’exploitati­on du domaine avec Bastien, quand leur père Alain, décédé le mois dernier, est tombé malade. Leur jeune soeur Fanny, qui participe à la cueillette, les rejoindra à la fin de ses études, pour développer l’événementi­el et le marketing de l’entreprise agricole. « C’est très agréable de travailler en famille » soulignent-ils. Leurs grands-mères, qui donnent parfois un coup de main en plein pic de la récolte, ne diront pas le contraire. La nature les unit, comme elle ravit les touristes qui photograph­ient ces scènes champêtres. Si vous passez ces jours-ci par le Pays de Fayence, la fragrance douce et sucrée de la rose de mai vous laissera un autre souvenir que l’image, olfactif et inoubliabl­e. 1. Le groupe suisse Firmenich est le numéro 2 mondial sur le marché des arômes et parfums.

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(Photos Sophie Louvet) La cueillette commence à sept heures du matin. Au clos Notre Dame, la main-d’oeuvre est  % locale et féminine.
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Chaque sacourette est vidée puis les roses mises dans de gros sacs.
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Quatre génération­s de Rebuffel sont réunies autour de la photo d’Alain, disparu le mois dernier.
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Une bonne cueilleuse peut faire  kg de roses de l’heure. C’est à peine  à  g pour le jasmin.
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Rosa centifolia doit son nom à son grand nombre

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