Vers une chute du PIB de 11 % et un taux de chômage supérieur à 10 %
L’ampleur du tsunami économique qui s’apprête à déferler sur l’Hexagone se précise. Alors que l’économie tente de repartir doucement, le gouvernement a aggravé hier ses prévisions.
Récession historique
Concernant le Produit intérieur brut (PIB) tout d’abord, avec une chute vertigineuse de 11 %, au lieu des 8 % prévus précédemment. Cette nouvelle estimation va être intégrée dans un nouveau projet de budget rectificatif, qui doit être présenté en Conseil des ministres le 10 juin. « Je n’ai jamais caché que le plus dur est devant nous », a insisté le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Qui mise toutefois sur les plans de soutien aux différents secteurs touchés par la crise (tourisme, automobile, aéronautique, etc.) et au plan de relance qui sera annoncé en septembre pour accélérer cette reprise.
Le chômage va exploser
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a estimé de son côté hier matin que le taux de chômage allait dépasser cette année le seuil hautement symbolique de 10 %. Un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis la période 20132016, conséquence de la grande crise de 2008, et alors qu’il était retombé à 8,1 % fin 2019, soit son meilleur niveau depuis, précisément, onze ans. La ministre a rappelé que le gouvernement travaille sur un plan de relance pour l’emploi, dont les grandes lignes doivent être dévoilées à la fin de la semaine.
Les comptes publics en rouge vif
Enfin – et ce n’est évidemment pas une surprise, étant donné l’ampleur des mesures déjà prises par l’État pour lutter contre la crise –, les comptes publics vont accuser une détérioration considérable. Le déficit du budget de l'État devrait ainsi atteindre 220 milliards d'euros cette année, soit 50 milliards de plus que le chiffre inscrit dans le budget rectificatif présenté début avril par le gouvernement, a annoncé hier le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. Idem pour celui de la Sécurité sociale, qui devrait s’élever à 52,2 milliards d'euros, contre 41 milliards d'euros. Des chiffres « évidemment très préoccupants » et « extrêmement inquiétants » , a reconnu le ministre, qui n’imagine pas un retour à l’équilibre avant 4 ou 5 ans.